Après des heures de marches, Hayun trouva enfin refuge dans une grange qui semblait abandonné. Epuisée, elle se cacha au mieu avant de se laisser tomber dans le foin. Elle se rappelait vaguement de l’explosion, de ce surplus d’énergie qui avait réduit le bâtiment en un ama de décombre. C’était tellement flou qu’elle se souvenait à peine comment elle s’en était sortie et encore moins comment elle avait fait pour tenir debout aussi longtemps sans s’effondrer! Ses blessures avaient bien du mal à guérir… On lui avait prélevé bien trop de rc avant que tout cela ne se produise, alors cicatriser… Le peu qui lui restait devait être bien trop concentrer à tenter de la maintenir en vie! Compliqué alors qu’en plus elle commençait à frissonner! Alors, difficilement, elle tenta de trouver une lanterne ou quelque chose qu’elle pourrait allumer pour se réchauffer un minimum. Ce ne fut qu’après un petit moment de recherche d’elle trouva. S’installant à côté ce fut bien difficilement qu’elle s’endormit.

La fatigue était telle que la demoiselle n’avait même pas prit conscience de ce qui se passait autour d’elle. Le foin prenait doucement feu, et la fumée l’enfonçait un peu plus dans les ténèbres. Etrangement, cela avait un côté apaisant. Plus de souffrance en perspective. D’ailleurs, elle avait râlé un peu lorsqu’on l’avait soulevé du sol pour l’emmener dieu seul sait où!

Ce fut un long, très long moment plus tard, peut-être bien même après plusieurs jours qu’Hayun émergea dans une pièce étrange aux allures familière. Cela ressemblait aux chambres de laboratoire où on lui faisait subir ces affreuses expériences! Paniquée, la demoiselle retira les fils qui la liait à la machine. Une panique qui grandissait alors qu’une infirmière entra dans la pièce pour vérifier ce qui n’allait pas. Il avait fallu plusieurs personnes pour la remettre au lit et un sédatif des plus puissants pour qu’elle se calme un minimum. Perdue et paniquée, elle se roula alors en boule dans son lit. Où était-elle tombée?!

Rafael se réveilla en sursaut, transpirant, alors qu’il venait de faire un cauchemar. Il avait le sommeil agité depuis qu’il était à Séoul, sans compter sur le fait qu’il ne gérait clairement pas le décalage horaire. En même temps, est-ce qu’il avait envie de faire des efforts ? Pas réellement. Mary lui avait brisé le cœur et un de ses amis avait trahit sa confiance. Comment avait-elle pu ?! Elle avait le droit de ne plus l’aimer, mais elle aurait dû lui dire ! A la place, il avait failli tuer son camarade et n’en avait d’ailleurs qu’un vague souvenir.
Heureusement pour l’Islandais, son aîné avait réussit à lui faire intégrer la Fire Force pour une sorte de stage, le temps de sa mise à pied à Reykjavik. Ça lui permettrait de se changer les idées et c’était une unité spécialisée dans les incendies importants. Tous les membres étaient des créatures avec des dons liés au feu. Ils étaient quasiment tous imperméable à cet élément.

D’ailleurs, sa première intervention l’avait laissé avec beaucoup trop de curiosité. Une demoiselle s’était retrouvée dans un incendie, dans une grange au milieu de nulle part. Et elle n’avait pas eu énormément de séquelles par rapport à ça. Une partie d’elle semblait tellement en détresse que ça avait frappé Rafael… Il avait d’ailleurs fini par prendre une douche et s’habiller pour rejoindre l’hôpital. A quoi bon tourner en rond dans la chambre d’hôtel que lui avait gentiment donné son frère. Sur le chemin, il s’arrêta à un café dont son aîné lui avait parlé pour prendre de quoi déjeuner à emporter.
Une fois à l’hôpital, le jeune homme demanda la chambre de la demoiselle qui avait été emmenée la veille. L’infirmière à l’accueil lui indiqua qu’elle avait fait une crise et qu’elle tolérait la visite simplement parce qu’il était LE pompier qui l’avait sorti de la grange.

Rafael entra doucement dans la chambre après avoir toqué. Il détestait la sensation qui se dégageait de la demoiselle. Il hésita un instant et déposa ce qu’il avait pris pour elle sur la table près d’elle.

« Heu… Bonjour. Je m’appelle Rafael, c’est moi qui t’es sorti de la grange. Je… Voulais prendre de tes nouvelles. L’infirmière m’a dit que tu avais fait une crise… Je t’ai pris de quoi déjeuner, je savais pas ce que tu aimais, alors c’est un peu basique et passe partout d’après le vendeur. »

Hayun s’en était enfin sortie ! Certes, ce n’était pas vraiment la manière dont elle avait pensé pendant des années, mais elle était libre et c’était le principal non? Et maintenant? Que devait-elle faire? Ou devait-elle aller? Perdue et épuisée par des heures de marche, la demoiselle fut ravie de trouver une grange qui semblait abandonnée. Frissonnant, elle alla se caché parmi les bottes de foin et alluma une lanterne en espérant ainsi se réchauffer. Peine perdue, ce fut glacée qu’elle avait fini par lamentablement sombrer. Seulement, la lanterne vacilla et provoqua un incendie. Epuisée, Hayun ne perçu par le danger et continua de sombrer dans les ténèbres.

Ce fut plusieurs heures, plusieurs jours plus tard que l’adolescente émergea à nouveau. Un réveil qui lui donnait l’impression d’être un véritable cauchemar! Il n’y avait plus de foin, plus de liberté ! Elle avait un nouveau un bracelet et elle se trouvait à nouveau dans une chambre digne de là d’où elle venait de s’échapper. Paniquée, elle tenta de fuir à nouveau, mais l’infirmière qui venait d’entrée lui bloqua le passage avant d’appeler des renforts. Il avait fallu plusieurs personnes pour la maintenir sur son lit pendant qu’on lui donnait un tranquillisant. Si autrefois ce dernier n’aurait pas été efficace, elle manquait à présent de trop de RC pour qu’elle soit toujours insensible à un sédatif…

Engourdit, confuse et paniquée, Hayun se roula donc en boule au centre de son lit. Le cauchemar venait de recommencer ! Craignant ce qu’il adviendrait plus tard, la demoiselle commença à pleurer et s’endormit à nouveau sous l’effet du sédatif. Elle se réveilla un long moment plus tard, mais cette fois-ci ne bougea pas. Un plateau était posé devant elle, mais elle n’y toucha pas. Elle connaissait les méthodes du CRC! Elle ne toucherait plus jamais à leur nourriture!

Finalement, la porte s’ouvrit et Hayun sursauta dans son lit. Une fois encore, elle n’osa pas bouger. Ce fut seulement lorsque la personne qui venait d’entrée prit la parole qu’elle daigna se retourner. Il l’avait sortit de la grange? “pourquoi m’en avoir sortit?” souffla-t-elle, perdue. Il n’avait pas l’air de faire partie du CRC ou en tout cas, il n’avait rien d’un scientifique… Non sans hésitation, elle se redressa sur le lit et accepta le sac que Rafael lui tendait. “Hayun…” se présenta-t-elle en regardant dans le sac, curieuse.

Encore une nuit désagréable pour Rafael. Comme régulièrement depuis qu’il avait quitté l’Islande en catastrophe, avec Matthias, pour aller en Corée. Déjà, il n’avait fait aucun effort pour s’adapter à l’horaire du pays, et il avait l’impression que sa colère n’avait pas totalement disparu. En même temps, il avait été trahi par des personnes particulièrement proches de lui. Mary lui avait aussi brisé le cœur en plus de lui faire comprendre que sa vie serait rythmée par ses origines. Elle n’avait pas rompu de peur de déclencher sa colère…
Incapable de dormir plus, le brun avait pris une longue douche avant de rejoindre l’hôpital. Il voulait prendre des nouvelles de la demoiselle qu’il avait sorti des flammes la veille. Il avait fait un détour par un café pour prendre de quoi déjeuner, autant pour lui que pour elle. Les hôpitaux n’étaient pas réputés pour leur repas.

Arrivé, il demanda la chambre de la demoiselle avant que l’infirmière à l’accueil ne lui indique qu’elle acceptait la visite seulement parce qu’il était LE pompier qui s’était occupée d’elle. La demoiselle avait fait une crise. Merde. Mais de toute façon, elle était mystérieuse, elle n’avait pas subit autant de blessures que aurait pu avoir un autre chaman, elle avait peut-être d’autres secrets qui expliquer l’angoisse d’être à l’hôpital. Et puis, c’était normal d’angoisser à l’hôpital, c’était pas génial.
Après avoir toqué, Rafael entra et déposa le repas qu’il lui avait prit sur la table près d’elle, tout en se présentant. La réponse de la demoiselle avait su le surprendre. Elle n’avait donc aucun souvenir des évènements ?! Eh bien, elle était de plus en plus unique.

« Il y avait un incendie. Je suis en stage à la Fire Force de Séoul. Tu étais inconsicente quand on t’a amené à l’hôpital hier. Je voulais voir si tu allais un peu mieux, mais de ce qu’on m’a dit, tu as fait une crise d’angoisse… »

Hayun. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il s’asseyait pas très loin d’elle sur un des sièges disponibles. Vu le manque de personne dans la pièce, elle ne devait pas avoir de famille. Peut-être qu’il pourrait passer plus souvent ? Il n’avait pas grand-chose à faire, sans compter que ça lui occupait l’esprit.

« Tu peux déjeuner, hein ? Mon frère m’a dit que c’était un des meilleurs cafés de la ville… Comme je viens d’arriver, j’y fais confiance. »

Le brun prit une gorgée de son café alors qu’il reposait son regard sur elle. Elle n’avait rien d’un démon, ou du moins, il n’en sentait pas la nuance, et pourtant, elle n’avait toujours pas de blessures particulièrement importantes.

« Au fait, tu t’es retrouvé dans la grange comment ? C’était loin de tout, et abandonné. Tu t’es perdue ? »

C’était le plus logique après tout.

Elle qui pensait être libre, Hayun se retrouva soudainement a nouveau projeté dans son enfer personnel. Le lieu était similaire à ce qu'elle avait connu jusqu'à présent et la panique avait prit le dessus. Seulement, sans grande surprise on ne l'a laissa pas quitter sa chambre et il avait fallu plusieurs personnes ainsi qu'un sédatif pour qu'elle se laisse tomber sur le lit. Le sédatif fit rapidement son effet et elle sombra lamentablement quelques heures. Elle n'aimait pas cette sensation au réveil. Celle d'être dans le vague, complètement ailleurs. C'était horrible. La elle avait pleurer un long moment avant de sombrer a nouveau.

A son deuxième réveil, elle se sentait un peu mieux. Le sédatif ne faisait plus effet. Seulement elle avait compris que ce n'était pas la peine de tenter une sortie. Enfin pas sans utiliser ses pouvoirs et c'était encore dangereux. A la place, elle se roula un peu en boule et un peu plus lorsque la porte s'ouvrit. Seulement ce n'était pas un membre du personnel médicale. C'était celui qui l'avait sortit du feu. Il semblait gentil assez pour qu'elle baisse un peu sa garde et lui donne son prénom.

Finalement, ils discutèrent un peu et elle se laissa même aller a manger ce qu'il lui avait apporté. Mais, lorsqu'il évoqua les raisons de sa présence dans la grange, elle se renferma totalement. Roulée en boule un peu plus encore, Elle baissa la tête. Pas la peine de continuer la discussion pour cette fois ci et Rafael l'avait bien compris. Il décida donc de la laisser mais lui promis de revenir comme elle semblait au moins apprécier le repas.

Rafael avait fini par rejoindre l’hôpital où avait été emmenée la demoiselle qu’il avait secourue la veille. Autant par curiosité que parce qu’il voulait prendre de ses nouvelles. Autant qu’il le pouvait, il le faisait. C’était toujours plaisant de savoir que les victimes d’incendie allaient bien. Pour ne pas arriver les mains vides, le brun passa par le Bora, un café que lui avait recommandé son frère. Il y prit de quoi déjeuner et quelque chose d’un peu plus consistant pour la jeune femme. Les hôpitaux de Séoul devaient être pareil qu’ailleurs, non ? La bouffe devait être horrible.
Le pompier avait discuté un peu avec la jeune femme, Hayun, mais elle s’était rapidement bloquée lorsqu’il se montra curieux quant à sa présence dans la grange… Il n’avait pas plus insisté et l’avait laissé en la sentant se fermé, à la place, il lui promit de repasser.

Et Rafael avait tenu sa promesse en retournant régulièrement voir la patiente. Il l’appréciait plutôt bien et il devait avouer que la voir lui changeait les idées ! Et Dieu qu’il en avait besoin, Mary lui avait tellement brisé le cœur qu’il avait l’impression qu’il ne remonterait jamais la pente !
Comme à chaque fois, le brun déposa le repas sur la tablette de Hayun et s’installait sur le canapé avec de quoi grignoter. Il s’amusait à faire le tour des coins que son frère lui recommandait, ainsi que ses collègues.

« Faudrait peut-être que tu me dises ce que tu aimes, en fait, parce que je joue à la roulette pour choisir tes plats. Comme je connais pas. »

Et il n’était pas sûr de ses choix. Clairement, il avait plus ou moins compris que bap, c’était les plats à base de riz, mais ça s’arrêtait à peu près là.

« Alors, tu sais quand tu vas sortir ? »

Après tout, ça faisait un petit moment qu’elle était ici et il se doutait qu’elle n’avait pas dans l’optique d’y rester des mois. Il pouvait comprendre… Il passa une main dans sa crinière en désordre, définitivement, il fallait qu’il se fasse au décalage horaire, mais en même temps, une partie de lui ne voulait pas trop s’habituer à sa vie ici, il comptait rentrer en Islande à la fin de sa mise à pied.

Hayun avait fuit un enfer pour finir dans un autre. Le personnel avait même dû lui donner des calmant pour que la demoiselle cesse enfin de se débattre et reste au lit. Elle vait dormi un long très long moment avant de se réveiller à nouveau. Dès lors elle n'avait pas vraiment parler, se renfermant comme une huître. Craintive, elle se demandait comment elle était arrivée là et le moyen pour elle d'en sortir…. Du moins, si elle le pouvait.

Ce ne fut qu'à l'arrivée d'un jeune homme que la demoiselle s'ouvrit un peu. Devant la bienveillance d'un certain Rafael, elle donna son nom, mais resta évasive sur le reste, d'ailleurs alors qu'elle avait commencé à manger une seule question avait suffit à la braquer de nouveau. Celle concernant sa présence dans la grange cette nuit là. Elle ne voulait pas en parler, ne sachant pas si elle pouvait vraiment se fier au brun. Aussi ce dernier l'avait laissé.

Étrangement, au cours des jours suivant Rafael passa a de nombreuses reprises, gagnant la confiance de Hayun un peu plus a chaque fois. Il était la seule personne à qui elle parlait dans cet étrange endroit et ce n'était pas prêt de changer. Il faisait donc lien entre elle et le personnel, ce qui avait permis de conclure à sa prochaine sortie. Du moins, une fois qu'une famille d'accueil serait trouver a la jeune femme.

The end