S’installant sur le trottoir, Anastasia retira ses converses pour les glisses dans son sac à dos et les remplacer par ses rollers. Puis, doucement, elle se releva, faisant virevolter sa crinière de feu avant de prudemment s’élancer sur le trottoir pour rentrer tranquillement chez elle après son cours de danse. Autant dire que la demoiselle débordait d’énergie et avait terriblement hâte de rentrer. Le dernier tome de sa saga favorite était sorti aujourd’hui et son père lui avait promis de l'accompagner à la librairie afin d’aller le prendre. La journée absolument parfaite ! Le sourire aux lèvres, la rouquine traversa ainsi la ville pour rejoindre son lieu de vie. Retirant rapidement ses roller, elle les rangea avant de courir sans sa chambre, puis de passer dans la salle de bain. Elle était en avance, dégoulinante de sueur. Hors de question pour elle de sortir comme ça ! Elle avait beau être une pré-ado, elle faisait attention à elle.

Une bonne douche plus tard, Ana s’habilla en toute simplicité et attendit avec la plus grande impatience que son père rentrer. Il était long, définitivement trop long pour elle. D’ailleurs, elle n’avait pas pu s’empêcher de commencer à faire les cent pas devant la porte d’entrée avant de sauter sur la porte à l’instant où elle entendit le bruit des clefs. Un comportement qui fit bien rire son père lorsqu’il arriva avec les courses. Il fallait ranger et après ils pourraient y aller. Parfait ! S’activant, père et fille n’avaient pas mit bien longtemps avant que tout ne soit ranger à sa place.

Finalement, le duo se rendit à la bibliothèque et alors que Phoenix parla avec le propriétaire des lieux, Ana se glissa dans les rayons pour y jeter un oeil comme à son habitude. Puis, elle trouva le roman tant recherché. Un sourire étira ses lèvres alors qu’elle tenta de l’attraper sur l’étagère du haut. Sur la pointe des pieds, elle attrapa le livre, mais perdit légèrement l’équilibre. Le comble pour une danseuse / patineuse pour qui l’équilibre était terriblement important. Seulement, elle ne pourrait s’en plaindre. Pas alors qu’elle se retrouva soudainement dans les bras d’un garçon avec la plus merveilleuse des odeurs et le plus beau des regards. L’amour unique. Elle était persuadée que c’était ça !

Mélio soupira faiblement en passant une main dans sa crinière blonde. Dernière année du lycée… C’était une véritable horreur pour le perfectionniste qu’il était. Il aurait son bac, il n’en doutait pas, mais il voulait être dans les meilleurs pour pouvoir intégrer l’Université qu’il voulait à Cork, mais surtout, avoir un bon dossier pour un éventuel échange erasmus dans les prochaines années. Après tout, il parlait Italien couramment, sa langue natale était l’anglais et sa mère avait pris soin de lui apprendre le Norvégien… ça lui donnait quelques options.
Le nez dans ses livres depuis trop longtemps, sa frangine décida de l’embêter pour qu’il fasse une petite pause. Il rejoignit donc le salon pour manger un brin. Effectivement, c’était une bonne chose car il mourrait de faim, au final et ce n’était pas une bonne chose vu son mélange instable. Au moins, Leah venait d’un mélange naturel alors c’était moins compliqué pour elle, même si elle avait ses petites crises.

Rassasié, Mélio se rendit compte qu’il y avait une sortie de livre qui l’intéressait beaucoup pour son plaisir, mais qu’il avait aussi promis à son père de passer la tonne de livres qu’il avait commandé pour commencer, doucement, à se lancer dans ses futures études. Le blond passa donc dans la librairie et se faufila entre les rayons pour trouver celui qui l’intéressait. De toute évidence, ça intéressé une autre personne qui avait dû perdre l’équilibre et avait fini dans ses bras. Son regard pris une teinte particulièrement noir. L’amour unique. Vu son mélange, l’envie de sang se manifesta bien vite. Il serra les dents et ferma les yeux un instant avant de redresser la rouquine.

« Ca va ? Rien de cassé ? »

Non, tout allait pour le mieux. Mélio la relâcha donc doucement avant de fuir au niveau de son père pour récupérer ses livres. Il avait à peine salué Phoenix sans même comprendre que la jeune demoiselle qu’il avait vue et pour qui il ressentait quelque chose de fort était sa fille.
L’hybride se refugia dans sa chambre avec un grand verre de sang pour tenter de ne pas faire une crise qui pourrait être pire. Il ne savait pas combien de temps cela avait pu prendre mais le jeune homme sursauta violement quand son père entrait dans sa chambre. Il avait pris le temps de discuter un moment avec lui avant que le blond ait une révélation.

« J’ai fais mauvais impression ! Je… Je me sentais pas bien. Je voulais pas faire de bêtise… »

Son père avait eu l’air amusé et lui proposa donc d’aller voir la demoiselle plutôt que de s’enfermer dans sa chambre à tenter bêtement de retenir le prédateur qui n’avait envie que d’une chose : La retrouver.
Ce fut donc le lendemain, profitant du week-end qu’il se rendit chez Phoenix. Son cœur commença à s’emporter alors qu’il toquait à la porte. Le vampire lui ouvrit et le blond ne pu s’empêcher de légèrement sursauter. Bon sang, c’était trop intense à gérer.

« Je… Pourrais inviter Ana au café à côté ? »

Un soupire s’échappa des lèvres de la rouquine alors qu’elle jetait un regard assassin à la porte d’entrée.  C’était avec la plus grande impatience qu’Ana attendait que son père rentre afin de se rendre à la librairie. Elle attendait la sortie d’un ouvrage et son père lui avait promis de l’emmener à la librairie de Milo comme il avait un truc à voir avec ce dernier. Autant dire qu’elle avait sauté sur la porte lorsque celle-ci s’ouvrir sur l’ancien. Rapidement, elle aida son père à ranger les courses avant de sortir avec précipitation. Heureusement, il avait fallu peu de temps au duo pour arriver à destination. Là, à peine la porte passée, Ana délaissa son père avec le propriétaire des lieux afin de se glisser dans les rayonnages de la boutique. Son regarda vagabondait sur toutes les couvertures d’ouvrage avant de tomber sur celui qu’elle cherchait. Ravie, elle se hissa sur la pointe des pieds, mais perdit bêtement l’équilibre. Ce n’était pas une habitude, loin de là ! Mais, elle ne pouvait se maudire pour ça. Pas alors que ce geste lui permit de faire la connaissance de son amour unique.

Ce fut la voix du jeune homme qui la ramena sur terre. Lentement, Ana se redressa. “ non tout va bien, merci “ murmura-t-elle faiblement en adressant au blond un sourire flamboyant. C’était son unique amour, elle en était absolument persuadée ! Hélas, sa joie fut de courte durée, car peu de temps après elle était seule. Le garçon venait de fuir comme si elle était la chose la plus hideuse au monde et qu’il ne pouvait rester à ses côtés plus longtemps. Alors, elle resta là, bêtement. Ce fut Phoenix qui vint la récupérer. Sans le moindre sourire, elle paya son livre et quitta la librairie. Son père avait bien tenté de savoir ce qu’il avait pu se passer, mais elle ne souffla pas la moindre parole.

La journée continua et la demoiselle n’avait pas quitté sa chambre. Elle se confia uniquement à sa mère lorsque cette dernière rentra du travail. La rouquine se laissa chouchouter avant de sombrer lourdement. Le lendemain, elle traîna au lit, sans la moindre envie de sortir. Son père avait dû forcer pour qu’elle accepte tout en lui disant qu’il y avait quelqu’un pour elle à la porte. Là, un cri lui échappa et elle couru dans la salle de bain en lançant un “ tu aurais pu me dire qui c’était !! “ en grec à son père. Père qui n’avait pas pu s’empêcher de rire tout en rassurant le jeune homme.

Quelques minutes plus tard, Ana était présentable, prête et regarda le jeune homme. “ salut.. tu vas encore me fuir? “ souffla-t-elle faiblement.

Mélio était à la fois concentré sur ses cours et à la fois pensif. A la fin de l’année scolaire, il devait avoir un dossier parfait afin d’intégrer une bonne université de Cork, mais également pour profiter des échanges Erasmus et aller voyager dans un autre pays d’Europe. Après tout, il parlait Anglais, Italien et Norvégien et n’aurait pas de grande difficulté à en apprendre une autre. Finalement, ce fut Leah qui le sortit de ses pensées et lui proposa une petite pause pour goûter ensemble. Il en avait besoin s’il ne voulait pas perdre le contrôle.
Le blond remarqua l’heure et se rendit à la boutique de son père. Il devait récupérer des livres qui lui avait commandé par rapport à ses études, mais également pour voir si l’ouvrage qu’il voulait était arrivé. Il passa donc entre les rayons avant d’arriver pile au moment où une demoiselle perdit l’équilibre. Ni une, ni deux, Mélio la rattrapa pour ne pas qu’elle se face mal. Cependant, autre chose le frappa, ce regard… Cette odeur… Elle était son amour unique et cela avait su lui donner un coup de stress monumental. Il ne devait pas perdre le contrôle mais son regard avait bien trop noirci.

Après l’avoir redressé et demandé si tout allait bien, l’hybride la quitta pour récupérer sa pile de livres et rentrer sans même faire attention à la présence de Phoenix. Il s’était enfermé dans sa chambre avec un grand verre de sang et avait attendu en boule que tout se calme. Déraper à Cork n’était pas envisageable… Même si son père était le chef de la ville.
Celui-ci entra dans sa chambre, le faisant sursauter, avant de lui expliquer que ce manque de contrôle était naturel et qu’il ne devait pas le fuir, mais apprendre à le maîtriser.

Le lendemain, Mélio se prépara et rejoignit, en début d’après-midi, la résidence des Kostas. Il toqua à la porte et se retrouva face au vampire et demanda, gêné, s’il pouvait emmener Ana au café du coin. Faire connaissance ailleurs que sur un « territoire » serait probablement plus aisé. L’homme accepta et le laissa entrer. Le blond reste à l’entrée et fut surpris de la tournure des choses. Que venait-il de se passer ?! Le Grec n’était pas dans ses langue maîtrisé, ou du moins, pas à ce point. Quelques minutes plus tard, Ana se présenta finalement à lui en demandant s’il compter de nouveau fuir.

« C’était compliqué hier… Tu voudrais bien qu’on aille au café ? »

Oui. Parfait.
Mélio et elle prirent donc route au café du coin pour s’installer dans un coin tranquille et faire connaissance. Le blond laissa ses yeux dériver sur la carte alors qu’il reprenait la parole.

« Hum… Je ne suis pas un vrai vampire… Alors je maîtrise mal les fortes émotions. J’ai eu peur de la réaction que j’aurais pu avoir, alors je suis parti. Je suis désolé, je voulais pas que tu le prenne mal. » Dit-il en soupirant avant de reprendre. « Je suis un métis loup ange, on m’a ajouté l’adn d’un vampire quand j’étais plus petit… Disons que les deux prédateurs ne sont pas autant en harmonie que chez ma sœur. »

Au moins, elle saurait pourquoi il avait quitté la pièce plutôt que de ne plus se détacher d’elle et en venir aux mains avec son père pour une histoire de territoire et de femelle. L’éloignement avait été nécessaire bien que difficile à vivre.