Lendell émergea difficilement quand le soleil se glissa dans sa chambre. Elle se roula en boule en couinant faiblement. Elle pouvait entendre que la maison se réveillait tranquillement. Ses parents, Dylan… Huayian avait l’air d’avoir du mal à se lever, tout comme elle. Lorsqu’on toqua à sa porte, la blonde ne put s’empêcher de longuement grogner. Elle devait se lever pour rejoindre l’entraînement avec son père, mais elle avait encore le temps.

« J’arrive ! Laisses-moi encore cinq minutes… »

La demoiselle s’étira dans son lit avant de rejoindre la table. Elle déjeuna tranquillement avec le reste de la famille. Son jumeau traînait encore, mais vu l’état dans lequel il était rentré la veille, cela ne la choquait pas plus que ça. Elle s’était retenue de rire en le voyant arriver, les cheveux en pétard, les yeux à peine ouverts. La journée s’annonçait particulièrement compliqué pour lui.
La blonde se glissa dans la salle de bain lorsqu’elle fut libre et pris une douche glacée pour bien se réveiller. L’entraînement serait long, et elle perdrait encore un tas d’énergie en tentant de toucher son instructeur en utilisant ses dons. Mais tant qu’elle ne tombait pas dans les pommes, tout irait bien !

Prête, Lendell rejoignit son père et profita d’un câlin avant de se retrouver au Paradis, près des terrains d’entraînement. Très rapidement, un homme la rejoignit et déposa un baiser sur son front. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres. Son copain, ou plutôt, son baume pour doucement guérir ses blessures. Elle aurait aimé être avec un autre, et il le savait car c’était la même chose pour lui. Des amours impossibles qui étaient devenus nocif.
La demoiselle s’apprêtait à s’entraîner quand son regard capta Eolan. Elle s’approcha pour le saluer, voulant savoir s’il venait pour la voir, mais son sourire s’effaça quand il lui indiqua seulement passer par là.

« Oh… Bonne journée… » Dit-elle d’une petite voix.

Elle retourna auprès de son instructeur et commença l’entraînement. Entraînement qui s’arrête quand elle tomba une énième fois au sol, recouverte de sang et que son père arriva. Génial, au moins, sur ce point-là, on devait foutre la paix à Huayian…

« Je vais bien, papa. »

Lendell soupira doucement et se laissa finalement faire. A quoi bon lutter, au pire, comme elle le souligna, elle pouvait continuer au Domaine, mais son père avait mis le doigt sur la raison de ce manque de concentration qui sévissait depuis quelques temps.

Le réveil résonna dans la chambre déserte. Cela faisait dors et déjà de longues minutes qu’Eolan avait quitter son lit ainsi que sa chambre pour rejoindre le salon où son père préparait déjà le petit-déjeuner. Sa sœur, ainsi que sa mère dormaient encore profondément. Si bien, qu’il couru rapidement dans sa chambre pour arrêter le réveil et attendit un instant, ravie de constater que personne ne s’était réveillé. Puis, il retourna dans la cuisine pour manger avec son père. Ils discutaient de tout et de rien. Des cours, de l’avancé des projets d’Eolan pour ses cours, ect…

Finalement, sa mère se glissait à peine dans la cuisine, très mal réveillé lorsque Eolan quitta la pièce. Il lui fit un gros câlin et lui souffla bonjour avant d’aller dans sa chambre. Il prit ses affaires et passa sous la douche, profitant que sa frangine dorme pour occuper la place. Il profita d’une longue douche bien fraîche, s’habilla et mit ses lunettes avant de sortir. Il ébourrifa gentiment la crinière de sa cadette en fase de réveil comme leur mère. Puis, il prit son sac et quitta la maison. Il avait un petit bureau dans le quartier des érudits où il avançait les études qu’il menait sous la supervision d’un aîné.

Il bossa toute la matiné avant d’être mit à la porte de son bureau et traîné par son meilleur ami jusqu’au parc où ils mangèrent en toute trantquillité. Finalement, son pote l’abandonna et instinctivement Eolan fit un détour vers les terrains d’entraînement. A la vue de Lendell, un sourire se glissa sur ses lèvres et le rouge lui monta au joue lorsqu’il vit la demoiselle courire vers lui et lui demander s’il était venue la voir. Bien sûr qu’il était venu exprès pour la voir !! Seulement, il avait entendu dire que la demoiselle était en couple et que par conséquent dire la vérité ne servait à rien. Alors, sans trop savoir pourquoi il inventa en soufflant qu’il passait juste dans le coin. Puis, il avait fuit. Si seulement tout deux savait ce qu’il en était vraiment.

Déprimé, Eolan avait rejoind son bureau et s’était littéralement noyer dans le travail. Tandis que de son côté Lendell subisait l’interrogatoire et la leçon de moral d’Hunter. Lui comme tout le monde avait pu voir ce que les deux adolescents ressentaient l’un pour l’autre. Tout le monde sauf eux, bien entendu.

Lendell aurait presque tout donné pour rester une heure de plus dans son lit. Ça, c'était sans compter sur le soleil qui l'avait aveuglé et sur son père qui avait frappé à sa porte. Définitivement, elle pouvait arrêter d'espérer d'avoir droit à une mâtiné d'entraînement aux oubliettes. Pas avec ses parents. Chez d'autres, cela aura pu être négociable mais pas chez eux. Entre un garde de l'armée céleste très bien gradé et une Chef de Faction du Domaine d'Odin, c'était juste inimaginable de rater l'entraînement.
Finalement, après un petit moment, la blondinette se leva pour déjeuner. Huayian manquait à l'appel, mais vu l'état dans lequel il était rentré la veille, elle pouvait comprendre qu'on ne le réveille qu'au dernier moment. La demoiselle déjeuna tranquillement avec les siens avant de prendre une douche et de se préparer. Elle profita d'une étreinte avec son père pour rejoindre le Paradis. Là, elle se détacha de lui pour rejoindre les bras d'un autre. Un des instructeurs chez les plus jeunes avec qui elle avait une relation. Ils n'étaient pas amoureux, car tous deux avaient une autre personne en tête et leur histoire leur permettait de doucement oublier même si des fois, il y avait quelques… raté.

Après une matinée d'entraînement et un repas bien mérité, Lendell avait vu Eolan approcher des terrains d'entraînement. D'ordinaire, ce n'était clairement pas son côté du Paradis ! La demoiselle l'avait donc rejoint pour lui demander s'il était venu la voir. Un regain d'espoir qui s'était brisé à la réponse de son aîné. Non… Il passait simplement par là. Son sourire s'effaça doucement et la blonde retourna auprès de son groupe. Elle avait perdu sa concentration en l'espace de quelques secondes, et elle avait fini au sol bien trop souvent. Malheureusement, elle avait pris de ses parents et se relevait même si elle était à bout de force. Ce ne fut que lorsque son père arriva qu'elle comprit que l'entraînement était fini pour aujourd'hui. Elle tenta de lui faire comprendre qu'elle allait bien, mais c'était peine perdue. Finalement, son père en profita pour mettre le doigt sur la raison de tant de déconcentration. Eolan. Lendell avait fini par craquer et dire à son père qu'elle était détruite à l'idée que le brun ne soit absolument pas intéressé. Cependant, elle semblait se tromper d'après les dires de son père. Elle hocha faiblement la tête avant de se blottir un instant dans ses bras. Elle devait prendre son courage à deux mains.

Ce fut donc plus d'une heure après que la demi-Louve tapa à la porte du bureau d'Eolan. Elle savait très bien où il était car elle y était allée une ou deux fois pour l'accompagner. Lorsqu'il ouvrit la porte, elle détourna le regard, cherchant son courage.

" Hum… on pourrait discuter ou tu es beaucoup occupé ? "

Faisant une pause dans son travail, Eolan avant mangé en compagnie d’un ami fait pendant ses études et qu’il voyait régulièrement depuis. Là, tout naturellement, il profita de sa proximité avec les terrains d’entraînement pour voir si Lendell y était. C’était le cas. Parfait ! Eolan était amoureux de sa cadette depuis quelque temps déjà, mais comme il avait que la demoiselle était en couple, il préférait ne pas y penser. Tout comme il préférait mentir à la demoiselle lorsqu’elle lui demanda s’il était venu la voir. Bien sur que c’était le cas, mais il bafouilla une excuse comme quoi il passait dans le coin. Puis, il avait fuit.

Déprimé, il avait rejoint son bureau pour se noyer dans le travail. Si seulement lui ou Lendell étaient capable d’ouvrir les yeux sur ce que chacun ressentait, mais cela semblait être impossible. Tout le monde, sauf les adolescents, savait pourtant ce qu’il en était tant cela sautait aux yeux.

Distrait, Eolan avait reprit plusieurs fois chaque dossier pour ne pas faire d’erreur. Et peut-être bien une heure plus tard, on frappa à la porte de son bureau. Son supervieur ? Ah non. Lendell. Autant dire que le jeune homme était surprit de la voir ici. ❝ euh.. non rentre… tu veux du thé ? ❞ demanda-t-il en la laissant rentrer avant d’enchaîner ❝ tout va bien ? ❞ Après tout, il s’inquiétait naturellement pour elle. Il ne s’attendait pas vraiment au sujet que souhaitait aborder la demoiselle. Après tout, il pouvait être aussi naïf que son père sur ce genre de sujet.

Il se servit un thé ainsi qu’un à Lendell dont il avait mit une chaise à côté de son bureau pour qu’elle puissse s’installer en toute tranquillité.

L'entraînement…. A croire que c'était la chose la plus importante du monde vu comment son père avait tapé à la porte alors que le soleil venait de passer sa fenêtre. Elle voulait dormir encore un peu, mais ça ne serait définitivement pas pour aujourd'hui. Difficilement, Lendell se traîna au salon pour déjeuner. Huayian n'était pas de la partie, mais l'entraînement de la veille avait dû être compliqué pour lui vu l'état lamentable dans lequel il était rentré.
Une fois le petit déjeuner englouti, la demoiselle se prépara et rejoignit son père pour un tendre câlin qui lui permettrait de ne pas user ses forces pour se rendre au Paradis. L'homme la lâcha doucement, et la Louve se glissa dans les bras d'un autre, un instructeur qui s'occupait des jeunes. Ils se servaient mutuellement de baume au cœur et elle en avait besoin.

La matinée se passa plutôt calmemant, même si de temps à autres, Lendell forçait. D'après son instructeur, c'était normal, elle était une Cooper et elle testait ses limites. Limites qu'elle avait mises à mal quelques heures plus tard après avoir croisé Eolan. Elle était amoureuse de lui, depuis des années, mais il avait l'air de ne pas lui prêter le moindre intérêt. Elle avait tellement tenté de se changer les idées qu'elle avait largement dépassé sa limite. Elle s'était effondré une énième fois au sol, recouverte de sang et avait pu voir son père arriver. Sans la ménager, Hunter avait mis le doigt sur ce qui la perturbait tant : Eolan. Et il lui avait conseiller de ne pas se laisser avoir par ses aprioris. Si elle l'écoutait, elle n'était pas la seule à avoir un coup de cœur.
Une longue heure plus tard, après avoir pris une bonne douche et avoir mis les choses aux clairs avec son petit-copain, ou plutôt ex-petit-copain, la Louve se dirigea vers le bureau du brun. Elle connaissait plutôt bien le chemin pour y être déjà aller. Maintenant… Elle devait juste prendre son courage à deux mains. Lorsque la porte s'ouvrit, elle avait cru qu'il avait disparu tant son cœur battait vite dans sa poitrine. Il n'était pas occupé, parfait. Elle s'installa donc sur une chaise près de lui et le laissa installer le thé.

" Oui… Je… Voulais juste te poser une question… Enfin… C'est… Je… " Elle avait sentit ses joues rougirent d'un seul coup. " Tu voudrais sortir avec moi ? Enfin… Pas boire un verre mais… Eh bien je… J'aimerais que ce soit toi… Mon copain… "

Eolan avait aperçu Lendell sur le terrain d’entraînement. Un point qui aurait dû le rendre particulièrement heureux pour la journée, mais vu la tournure de leur échange, il en fut tout autrement. Ce fut donc terriblement déprimé que l’érudit avait rejoint son bureau pour se plonger dans ses dossiers en espérant que cela lui permette d’oublier le regard de sa cadette. Pourquoi les choses devaient-elle être ainsi ? Pourquoi n’avait-il pas eu le courage de faire par de ses sentiments à la louve avant que cette dernière se soit en couple ?! Il s’en voulait et en même temps si la blondinette était heureuse, c’était le principal pour lui.

Un soupire lui échappa alors qu’il s’installait à son bureau et se plongeait dans ses dossiers. Tout du moins, il tenta de se plonger dans ses dossiers. Seulement, il était tellement distrait qu’il avait dû en reprendre certains plusieurs fois pour être certains de ne pas avoir fait d’erreur. Clairement, il s’en voudrait trop si cela venait à être le cas ! Il était trop travailleur comme son père pour supporter une erreur et ce même si techniquement il apprenait toujours.

Finalement, on vint le distraire, une fois encore. On frappa à la porte. Il pensait qu’il s’agissait de son superviseur et fut étonné de tomber sur Lendell. Il ne s’attendait pas à la voir à nouveau aujourd’hui. Et pourtant, cela ne pouvait pas le rendre plus heureux. Il la laissa rentrer et lui proposa un thé avant de s’inquiéter. Il espérait qu’il ne lui était rien arrivé non-plus. Après tout, vu son coup de coeur, il n’était pas étonnant qu’il s’inquiète du bien être de sa cadette.

Heureusement, cette dernière le rassura quelque peu. Même s’il avait quelque doute vu la rougeur de sa cadette. Naif ? En effet, il l’était autant que son père. Puis, il bugga quand sa cadette enchaîna. Sortir avec elle ? Mais… Elle ne s’intéressait pas à lui et avait déjà un mec non ? Confus, il bafouilla : ❝ je… enfin tu… tu as déjà quelqu’un, non ? ❞ Il était aussi confus que paumé avec le coeur qui battait bien trop vite.

Croiser Eolan avait été plus nocif qu'autre chose pour Lendell. Lorsque l'entraînement repris, elle tomba de nombreuses fois, et se relevait aussi rapidement qu'elle le pouvait pour tenter de se défouler et oublier sa rencontre avec le brun. La raison ? Encore une fois, elle avait eu espoir et elle ne devait plus en avoir. Après tout, il n'avait jamais montré d'intérêt pour elle… Alors elle s'était consolé autrement : Entraînement intensif et petit-ami.
Finalement, tombant une énième fois au sol et recouverte de sang, la demoiselle pu apercevoir son père. En même temps qu'il la soignait, il avait pris un malin plaisir à mettre le doigt sur la raison de son "malaise". Il la connaissait, lisait en elle comme dans un livre ouvert et avait la fâcheuse tendance de le lui rappeler. Génial. Un long moment plus tard, Hunter lui énonça de ne pas se laisser aveugler par des impressions. Et pour une fois, elle l'écouta. Une partie d'elle avait envie que tout soit vrai.

Une heure plus tard, la demi-ange tapait à la porte du bureau d'Eolan. Elle était propre et fraîchement célibataire. Maintenant, il fallait simplement qu'elle arrive à exprimer son envie d'être avec lui. Le courage lui manqua alors que la porte s'ouvrait. Elle s'installa sur une chaise et accepta le thé avant de finalement prendre la parole. Elle devait le faire ! Avoir le cœur net ! Sinon, elle le regretterait et son père ne manquerait pas de remuer le couteau dans la plaie. Alors, maladroitement, elle évoqua son envie de sortir avec le brun. Lendell avait pu entendre son cœur s'emporter, mais son ami d'enfance était timide et ce genre de choses pour provoquer cette réaction. Pouvait-elle s'y fier ? La réponse de son aîné n'avait pas du tout su la rassurer. Ses yeux se posèrent sur sa tasse de thé. La peur y avait trouvé la faille pour se répandre en elle.

" Je… J'aurais pas dû dire ça. Je… Je vais rentrer. "

Quelle idiote ! Il ne devait clairement pas s'intéresser à elle pour avoir si peu de réaction. Du moins, aux yeux de la demoiselle qui s'était focalisée sur ce qu'elle ressentait et pas ce que ressentait Eolan. Elle se leva, prête à passer la porte quand une poigne la retenu. Son regard, baissé, remonta lentement vers le brun.

" Je pensais… Que j'étais pas la seule à ressentir quelque chose… "

Une fois encore, elle se basait sur ses impressions, totalement faussées.

Le passage par le terrain d’entraînement avait été un fiasco total ! Il avait même fini par juste fuir. En même temps, ce n’était pas l’idée du siècle. Il était amoureux de Lendell, mais le sentiment n’était pas réciproque et puis, elle était en couple avec un instructeur. Un guérieur était sans doute ce qui lui fallait après tout… Il tenta d’oublier ce moment quelque peu gênant en se noyant sous le travail. Hélas, ce n’était pas totalement efficace ! Il était bien trop distrait et peinait à avancer convenablement ses dossiers à force de revenir sans cesse en arrière pour combler une erreur.

Finalement, on frappa à la porte de son bureau. Qui ? Son supperviseur ? Absolument pas ! Eolan fut surpris de voir Lendell se tenir là, devant lui. Définitivement, il ne comprenait pas. Malgré tout ravie de cette visite, il la laissa entrer et li proposa un thé. Seulement, lorsqu’il donna la boisson à la demoiselle, il commença à s’inquiéter. Il ne lui était rien arrivé au moins ? Non. Rien de tout ça. Elle se contenta de commenter le fait que le brunet soit naïf. Ce n’était pas nouveau cela dit, il tenait ça de son père.

En même temps, comment lui en vouloir lorsque le suite tomba. Là, le jeune homme bugga. Sortir avec elle ? Mais.  Elle n’était pas déjà avec quelqu’un ? Son coeur battant bien trop vite, il bafouilla sa confusion. Déjà, il ne s’était jamais douté que son coup de coeur était réciproque, mais il ne voulait pas commencer quelque chose avec la demoiselle si elle était toujours avec l’instructeur. Normal, non ? Hélas, la demi-louve avait mal interpréter la réflexion d’Eolan.

Il avait mit un instant avant de suivre le mouvement de Lendell et se lever à son tour. Il attrapa délicatement son poignet. ❝ je… ce n’est pas ce que je voulais dire… Enfin si. Je… Je ressens quelque chose pour toi depuis longtemps, mais tu avais quelqu’un et … euhm… je veux bien faire les choses alors euhm…  ❞ bafouilla-t-il faiblement, le regard baissé et les joues rouges à l’extrême. Il ne releva le regard qu’à la prise de parole de la demoiselle. ❝ moi aussi je pensais être le seul… ❞ clairement, ils avaient tous les deux été naïfs pour ça.

Eolan. Il n’en avait pas fallu bien beaucoup plus à Lendell pour être perturbée après avoir vu le jeune homme. Il l’évitait de toute évidence, et se fichait d’elle. La demoiselle avait cette impression gravée en elle, et se disait que ses sentiments n’étaient clairement pas partagés. C’était pour cette raison, d’ailleurs, qu’elle sortait avec l’un des instructeurs de la garde. A quoi bon espérait alors que cela ne se ferait jamais.
Après être tombé au sol plus d’une dizaine de fois, et être recouverte de sang, la cadette avait pu apercevoir son père. Au Domaine, ils n’auraient clairement pas appelé sa mère pour ce genre de « futilités ». On l’aurait laissé se relever et se battre encore, mais ici ce n’était pas le cas… Son père s’occupa d’elle tout en lui sortant les vers du nez. Il avait une aisance folle à rentrer dans sa tête alors que son propre pouvoir s’était mêlé à l’instinct animal de son côté. Elle n’était clairement pas au niveau pour le tenir tête. Puis… Elle avait envie de croire à ce qu’il disait, qu’elle se basait sur des impressions et pas du concret !

Après s’être débarbouillée, la demoiselle rejoignit donc le bureau d’Eolan. Le jeune homme semblait surpris de la voir ici. Effectivement, elle aurait dû être à l’entraînement, le quartier des érudits n’étaient clairement pas son coin favori. Len s’installa auprès de lui avant de prendre son courage à deux mains pour évoquer ce qu’elle ressentait. Le fait qu’elle voulait que ce soit lui son homme, et pas un autre. Son cœur s’était emporté, mais la réaction pouvait venir d’une poussée de gêne… Vu qu’il était timide, ce n’était pas réellement quelque chose sur laquelle elle pouvait se baser. Elle baissa la tête doucement avant de dire qu’elle n’aurait pas dû en parler. Non… Elle aurait dû garder ça pour elle de toute évidence. Elle se leva dans l’optique de fuir, mais une poigne, douce, la retenue.  Elle s’était trompée ? La réponse d’Eolan lui confirma. Il était simplement bien trop réglo pour se montrer touché. Elle avait quelqu’un. Enfin… elle avait eu quelqu’un car elle avait rompu proprement avant de rejoindre le brun. Doucement, la blondinette embrassa la joue de son aîné. Elle se dégagea doucement de sa poigne pour prendre sa main.

« J’ai rompu… Tout à l’heure. Alors… »

Elle s’installa de nouveau après de lui, car lui, devait continuer à travailler. Certes, elle l’avait probablement perturbé pour la fin de la journée, mais il méritait d’avoir un peu de « repos ».

« Tu finis de travailler, je reste là. Papa veut pas que je retourne à l’entraînement avant demain… Je me fais toute petite le temps que tu finisses, hum ? »