Naomi avait quitté la maison de disque, comme une voleuse, après qu’il l’ait embrassé… Enfin quelques jours plus tard. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait aller la chercher, pour lui expliquer les choses. Son mariage arrangé, ses sentiments… Et Léo avait bien prit soin d’enfoncer le couteau dans la plaie. Il s’en voulait terriblement, elle n’avait plus personne pour la surveiller et il pourrait lui arriver des bricoles. Mais il était coincé en Corée, et ne voulait pas attirer plus de problèmes que nécessaires à sa mère.
Les mois s’étaient enchaînés assez rapidement, et le chasseur s’était blindé, même si, grâce à Yuna, il arrivait à penser à autre chose. Sa mère avait enfin divorcé et Kenzo avait pu voir la lumière dans le regard de son père s’éteindre. Il le détestait pour ce qu’il avait pu faire à Léo, à Malo ou encore à Roselani… Lui qui avait voulu avancer ses pions, et mettre le brun dans sa poche, il n’avait pas réussi. Il tenait bien plus à son demi-frère qu’à son propre père.
Une fois son père mort et enterré, Kenzo avait pu divorcer, proprement, avec son amie d’enfance. Elle était à présent libre mais gardait les avantages liés à son mariage, sans compter qu’elle travaillait encore avec lui. Kenzo était passé responsable de l’agence de Séoul, mais voulait avoir une personne de confiance comme bras droit. Qui de mieux que son ex-femme ? La première chose qu’il fit fut de rompre le contrat de Léo, et de revoir les clauses pour tous les artistes. Plus de conditions de poids, de régimes à l’année, d’heures et de semaines de boulot sans fin. Non, il voulait le bienêtre de ses employés.

Après avoir fait tout ça, et pour décompresser, Kenzo avait décidé de prendre des vacances pour aller à Cork et profiter dignement de sa famille. Certes sa mère aurait préféré qu’il dorme au Manoir, mais il avait préféré l’hôtel. Hors de question de subir le manque de la chef de famille. Cependant, il avait passé pas mal de temps avec elle, autant pour le travail que pour le personnel.
Finalement, Kenzo décida de passer à la fleuristerie de Jeremy pour prévoir une soirée. Cian serait disponible plus ou moins n’importe quand, du moment que c’était à l’avance, Keiran aussi, mais Jeremy était du genre à toujours avoir des trucs de prévu, et il ne voulait pas entraver une soirée avec Malo. Passant la porte, il avait pris la parole en Coréen. Plus pratique pour le nationaliste qu’était le chaman.

« Jeremy, on va boire un verre jeudi… »

Naomi ?! Il avait eu un instant de blanc. Qu’est-ce qu’elle fichait ici ?! C’était un démon de Terre, mais il ne savait pas comment elle avait pu se retrouver à l’autre bout du monde, pile dans la boutique de son meilleur ami. Machinalement, il avait jeté un coup d’œil à sa main gauche, plus d’alliance… Mais est-ce qu’il avait le droit ? Il en doutait.

« Je pensais pas te revoir, encore moins ici… »

Kenzo l’avait embrassé. Un fait qui avait terrifié la demoiselle! Elle ne pouvait pas être celle qui ruinait un couple comme ça! Ou bien ce n’était qu’une erreur. Dans tous les cas, elle se voyait mal croiser Kenzo tous les jours après ça! Seulement, elle avait tenté de tenir. Jusqu’à ce que ses rêves soient brisés une fois encore. Trahis par la compagnie et ressentant un besoin de fuir monumentale, Naomi décida de fuir. Parvenant à distancer ceux qui l’avaient toujours à l’oeil, Nao avait réussi à se rendre dans un hôtel des plus luxueux. Olympea. Si d’ordinaire, elle n’osait pas trop se mêler avec sa famille maternelle, mais elle avait eu l’occasion de croiser ou tout du moins d’entendre parler de Percy via son passage au camp des demi-dieux. Sa précipitant à l’accueil, elle demanda à appeler le grand patron. Après tout, elle n’avait aucun moyen de joindre Poppy de qui elle était proche, donc appeler Percy était le seul moyen. Hélas, cela ne fut pas aisé de convaincre la personne à l’accueil qui la prenait limite pour une folle. Heureusement, l’être surnaturel avait sû percevoir sa détresse et accepta sa requête, appelant le bureau de Cork. Elle savait que là-bas, elle serait en sécurité et qu’elle n’aurait pas à se soucier de la maison de disque! Il y avait un rassemblement massif de démon de clow et Poppy veillerait à ce qui ne lui arrive rien!

Finalement, après avoir attendu un temps insupportable à l’accueil de l’hôtel, elle avait fini par apercevoir Poppy sortir de l’ascenseur avec un homme à ses côtés. Pop’s la prit aussitôt dans ses bras, inquiète avant de la guide à l’étage, toujours suivit par la personne qui l’accompagnait. Ce n’était pas son frère, mais quelqu’un qui l’avait aidé à se téléporter de toute évidence. Son aura avait quelque chose de rassurant. Enfin, passant dans la suite du grand patron, Nao expliqua absolument tout à Pop’s qui accepta naturellement de l’aider. Dès lors, elle quitta Séoul, prête à se refaire une nouvelle vie, bien plus tranquille. Après avoir vécu un moment chez Pop’s, le temps de se reconstruire et de passer outre sa déception et sa peine de coeur, Nao avait décidé de trouver un job. Elle ne pouvait peut-être plus chanter pour le moment, du moins pas pour les autres, mais elle pouvait encore travailler.

Aider par sa “cousine”, Nao avait finalement trouver un emploi dans une petite fleuristerie. Certes, le patron était un peu froid et unique au premier abord, mais elle avait fini par s’y faire et même par grandement l’apprécier avec le temps. Il lui laissait quelques libertés sur les arrangement, sachant pertinemment que cela donnerait quelques choses de splendide qui raviraient les clients. Elle y travaillait d’ailleurs ce jour-là lorsque son passé décida de la rattraper. La sonnette de la boutique résonnait, annonçant l’arrivée d’un client. Là, naturellement, Nao passa dans l’espace de vente, mais se figea en voyant Kenzo. Lui. Ici. Si loin de Séoul. Son coeur se fissura. “ je… travaille ici depuis que j’ai fuis la maison de disque…” murmura-t-elle, gênée alors que son regard brillait doucement de larmes. “ je… Monsieur Park est en livraison pour le moment…vous… tu… je dois lui laisser un message?” bafouilla-t-elle.

Tout s’était enchaîné assez vite après le départ de Naomi. Autant dire que ce n’était pas plus mal car Kenzo n’avait pas eu le meilleur des caractères depuis. Heureusement que Yuna était là pour panser un peu ses blessures car clairement, Léo avait enfoncé le couteau dans la plaie… Léo qui avait aussi faillit mourir et qui avait fait « éclater » le secret familial à la gueule de Malo. Bref, assez d’arguments pour que sa mère, Chef plus importante, puisse divorcer. Le brun n’avait même pas attendu quelques jours avant de froidement assassiner son géniteur. Il le détestait pour ce qu’il avait fait à tous ses « enfants ».
Après ce dérapage, Kenzo avait également pu divorcer et « rendre sa liberté » à sa meilleure amie. La jeune femme pourrait faire ce qu’elle voulait, comme elle le souhaite car il avait fait en sorte qu’elle garde les privilèges de leur union. Après tout, elle était sa plus fidèle amie et il avait une confiance aveugle en elle. En presque 10 ans de mariage, ils ne s’étaient jamais disputés, et elle avait toujours eu de bons conseils, que ce soit pour lui, ou pour l’entreprise. Et surtout, elle avait su le canaliser. D’ailleurs, après avoir eu sa promotion, il avait nommé son ex-femme adjointe. Ça lui permettait de retourner à Cork quelques temps en sachant l’entreprise en sécurité. Il n’avait attendu que de finir de revoir les contrats pour partir.
Kenzo avait pu profiter de sa frangine, mais également de sa mère, le tout en mettant une légère distance. Hors de question de vivre au Manoir, la chef de famille serait bien trop collante et il n’aimait pas ça du tout. Les années de vie au Japon et en Corée avait laissé des traces, il n’était plus aussi… Tactile que ce qu’il avait pu être plus jeune.

Finalement, le brun décida de passer à la fleuristerie pour voir avec Jeremy quand il serait disponible pour aller boire un verre. Ça pouvait être rapide comme être dans deux mois. Le chaman était du genre à toujours avoir des trucs de prévu, et en plus de ça, maintenant, il y avait aussi Malo à prendre en compte. Son petit-frère ne l’appréciait pas grandement alors s’il lui volait son mec alors qu’ils avaient quelque chose de prévu, ça serait pire encore. Clairement, il ne voulait pas être le sujet d’une discussion houleuse entre eux.
Cependant, lorsqu’il entra, il se retrouva face à Nao. Qu’est-ce qu’elle fichait ici ?! Elle travaillait. Eh bien, Jeremy avait cédé pour prendre des employés ? C’était pas son genre, mais en même temps, de ce qu’il avait compris, Zelena était partie Dieu seul savait où.

« Je… L’appelerai, t’en fait pas. Je vais te laisser… Tu dois avoir envie de tout sauf de me voir. »

Vu le fiasco de leur baiser, ou la manière dont elle était partie. Léo lui avait bien soutenu qu’elle était amoureuse de lui, mais ce n’était pas une bonne idée. Même divorcée, il n’était pas la meilleure des personnes pour elle. D’ailleurs, il était sorti de la fleuristerie avant d’y revenir quelques secondes plus tard pour la serrer contre lui.

« Je suis désolé… Vraiment désolé. Je… T’étais pas juste l’amusement d’un mec marié… Je… Voulais juste que tu le saches… Je devrais rentrer. »

Mais il était incapable de la lâcher, elle lui avait manqué, il avait eu peur qu’il lui soit arrivé quelque chose et était soulagé de la savoir ici. Jeremy aurait un œil sur elle, il en était certain.