Raphael en avait marre de tourner en rond dans le Haras. Enfin, de ne faire que les mêmes choses. D’un autre côté, il ne pouvait pas trop s’éloigner pour le moment. Il était en « rééducation », et traité comme un drogué car pour le moment, sortir n’était pas négociable. La raison ? La belle crise qu’il avait fait quelque jour avant. L’angoisse ne le quittait jamais réellement, alors, c’était mieux d’éviter de tuer quelqu’un en ville à cause d’un geste malheureux.
Au moins, il se consolait avec l’idée d’avoir pu voir sa moitié. C’est qu’avec le temps, Hunter lui manquait quand ils passaient beaucoup de temps loin l’un de l’autre. Ça faisait bien des années qu’ils étaient un duo de choc. Même si clairement, il aurait aimé ne pas se faire taquiner à propos de la propriétaire des lieux. Elle était sympa, jolie, et c’était son genre, mais clairement, elle n’avait pas la tête à ça. Oh que non, si lui était un « boule de nerfs » ambulante, la fille de Poséidon cachait également un lourd passé. Il en était certain.

Finalement, ce matin-là, Raphael fit l’effort de déjeuner avec les autres pensionnaires. Un effort monstre, mais pour se sentir un peu mieux dans cet environnement, il se devait de mieux le connaitre. Il y avait un peu tous les genres de problèmes. Il devait peut-être évoquer son soucis ? Mais c’était déliqua d’évoquer le fait d’avoir dû être bridé de sa magie pour éviter de l’utiliser et de se tuer de l’extérieur car il n’était un shadow hunter que d’apparence… Mais qu’avec les années, il avait fait une addiction à cette magie. Sans parler du lavage de cerveau qui ne fonctionnait plus, et qu’il découvrait ce qu’il était réellement. L’effet mensonge et trahison laissaient de lourdes séquelles.

Alors que le repas terminait, l’une des demoiselles lui proposa de l’aider pour mettre un coup de propre dans les écuries et nourrir les cheveux, sous entendant qu’il avait plus de force qu’elle. Bien, ça pourrait le changer des réparations dans les autres bâtiments. Cependant, ce fut une grossière erreur, car il n’avait fallut qu’à Raphael de passer la porte pour que les animaux s’agitent. Il était connu que les cheveux étaient réceptifs à l’état de ceux qui s’occupaient d’eux… Mais à ce point ?!
Naturellement, le blond avait fait un pas en arrière. Clairement, il ne voulait pas foutre à nouveau le bordel dans le Haras. Peut-être que les réparations extérieures seraient la seule chose qu’il pourrait fait.

Alors qu’il retournait vers le bâtiments principale après s’être excusé auprès de la demoiselle en lui promettant de trouver quelqu’un pour le remplacer, il se prit Castiel contre lui.

« Tiens, parfait. Tu devrais peut-être aller à l’écurie, les chevaux ont pas l’air d’avoir apprécié ma présence… »

Une fois encore, sans grande surprise, ce fut sur le canapé de son bureau que Cas s'était endormie. En même temps, elle n'avait pas dormi dans un vrai lit depuis une éternité à présent  et ne prévoyait pas qu'il en soit un jour autrement… Se réveiller seule dans un canapé ça allait, seule dans un lit glacée… non elle n'aimait pas l'idée du rappel constant qu'elle n'était plus a ses côtés et ce malgré les années, la plaie était toujours bien présente.

Réveillée par quelqu'un frappant a sa porte, Castiel hésita un instant et soupira. Il n'y avait qu'une personne pour venir la voir… Se levant, elle ouvrit donc la porte a Willow, sa plus ancienne résidente, mais pour plus longtemps. Qu'est ce qu'elle ferait sans elle ? Après tout si ce n'était pas sa famille qui s'assurait qu'elle allait bien, c'était Willow qui s'en chargeait… a croire que c'était sa mission au haras. Épuisée, Cas souria malgré tout a son amie qui déposa le petit déjeuner de l'ancienne sur le bureau. La, elles discutèrent en toute tranquillité pendant un moment avant que la sorcière ne quitte le bureau et que Cas passe dans la salle d'eau lié à son bureau.

Après une douche et une tenue des plus simples, Castiel quitta son bureau et commença son tour habituel du haras. Elle allait finir par les écuries quand elle tomba sur Rafael qui semblait fuir le grand bâtiment. Il avait fait paniquer les chevaux? Il devait être vraiment très mal à l'aise avec eux et particulièrement instable.. parce que clairement les chevaux du haras n'étaient pas des animaux classiques et ils savaient très bien gérer d'ordinaire. "Je vais jeter un oeil " souffla-t-elle avant de prendre la direction de la grange.

Il avait fallu un moment à Castiel pour calmer les animaux. Une fois assuree que tout était bon, elle quitta la grande et chercha Rafael. L'adaptation de ce dernier n'avait pas été particulièrement aisé… Cas prit donc un en-cas avant de trouver l'ange sur le toit de la grande maison. "Tu es assez difficile a trouver" souffla t elle avant de prendre place à ses côtés et de lui donner un café avec un petit sac contenant une viennoiserie rapporter par un résident.

Enfin, Cas bu une gorgée de son thé. "Tu t'y fais au haras? " Demanda t elle aussi curieuse qu inquiète.

Pour une fois, Rapahael avait cédé à la demande d’une des demoiselles du Haras. Il fallait bien qu’il fasse un minimum d’efforts pour que tout se passe bien… Et pour envisager de pouvoir partir à un moment. Car clairement, c’était le contact avec les autres qui posait problème. Il ne supportait qu’Hunter et c’était bien parce qu’il la connaissait depuis des années. D’ailleurs, son amie passait de temps en temps pour lui tenir compagnie pendant ses insomnies. Ce n’était pas de l’amour, mais clairement, il ne voyait plus sa vie sans elle tant ils avaient vécu d’aventure. C’était bien, en partie pour elle, qu’il avait finir par lâcher. Il avait besoin de repos, son corps surtout, les marques mettaient tellement de temps à partir maintenant…
Pensant que tout se passerait auprès des cheveux, habitués aux être tourmentés, il se trompa fortement. A peine avait-il passé la porte qu’il avait pu sentir les animaux s’agiter. Définitivement, il dégageait trop de contractions et mauvaises ondes pour rester là. Raphael avait donc laissé sa cadette en s’excusant et il avait plus ou moins prit la poudre d’escampette… avant de rentrer dans la propriétaire des lieux. Elle tombait bien cela dit.

Le blond avait finalement terminé sur le toit de la bâtisse principale. C’était assez haut et c’était là qu’il se sentait le mieux, avec une vue sur tout le Haras. Un instant plus tard, Castiel s’installa auprès de lui en y tendant un café. Le moment discussion tranquille ? Mais pour une fois, le chasseur semblait un peu plus ouvert.

« Je me sens bien sur le toit » dit-il en rigolant. « Je peux tout voir, pour un chasseur ça reste quand même la base. »

Est-ce qu’il se faisait à la vie au Haras ? C’était étrange, il avait connu la compétition, la trahison, et tout ce qui pouvait aller avec presque toute sa vie, ici… C’était empli de douceur et de calme. De quoi le perturber.

« Je commence, mais ça reste presque angoissant d’être dans cet environnement. M’enfin, j’imagine que ça ne peut me faire que tu bien d’être ici. Ça fait un moment que je tire un peu trop sur la corde. Puis je suis certain que c’est l’excuse parfait d’Hunter pour avoir un œil sur son petit louveteau. »

Elle avait beau dire qu’elle ne ressentait rien pour le brun, il était certain qu’il y avait quelque chose entre eux, ou du moins, que le fameux Alex n’était pas indifférent à la présence de la brunette.

Après une nuit sur le canapé de son bureau, Castiel fut réveillée par quelqu'un frappant a sa porte. Elle avait difficilement émergée pour laisser rentrer Willow et le petit déjeuner qu'elle portait. En même temps, il ne pouvait y avoir personne d'autre a venir en sachant qu'elle était endormie. C'était en soit assez rare donc on la laissait se reposer quand c'était le cas. Prenant donc son petit déjeuner, Cas discuta un moment avec la sorcière avant que cette dernière ne la laisse. La elle passa dans sa salle d'eau et se prépara.

Finalement comme toujours elle fit le tour du haras et tomba sur Rafael près des écuries. Étrange. Il ne semblait pas très à l'aise et lui expliqua rapidement ce qui s'était passé soufflant qu'elle s'en occupait, elle passa dans les écuries où elle calma difficilement les chevaux. Puis, elle laissa la résidente attacher a cette tâche continuer seule pendant que Castiel alla rejoindre Rafael. Il n'avait pas été bien difficile a trouver.

S'installant a côté de lui sur le toit de la résidence principale elle commenta le fait qu'il semblait régulièrement se réfugier sur le toit. Son explication était logique. Les chasseurs avaient toujours tendance à préférer les vues d'ensemble. Acquiescant elle lui demanda finalement comment il se sentait au haras. "Il est vrai que c'est loin du ko de l'institut. Mais, c'est fait exprès. Un moyen pour ceux qui vienne de se retrouver" souffla-t-elle faiblement.

La discussion se poursuivit un bon moment avant qu'une idée ne traverse l'esprit de la brune. "tu sais, le travail avec les chevaux peut être particulièrement bénéfique. Je ne dis pas que ça sera immédiat. Mais croit moi, j'ai eu bien pire que toi et a présent l'ancien résident vie normalement et passe voir les chevaux régulièrement" proposa t elle.

Ça avait été un fiasco ! Raphael avait rendu les cheveux instables alors qu’il avait simplement rendu service à l’une des pensionnaires. Clairement, il était beaucoup plus adapté aux travaux manuels, s’approcher des animaux avait été l’erreur du siècle. D’ailleurs, il avait bien vite quitté les écuries, et se retrouva face à la propriétaire des lieux. Parfait ! Là, il évoqua le problème avant de finalement se retrouver sur le toit du bâtiment principal. Il se sentait bien là, à voir tout le « territoire »… Après tout, il était incapable de rester calme. Comment l’être alors qu’il savait pertinemment qu’il avait ses anciens collègues aux fesses.
Un moment plus tard, Castiel s’assit auprès de lui avec un café et de quoi manger. Eh bien… Pour une fois, il voulait bien discuter. Ça faisait quelque temps qu’il était là et le but était qu’il se « reconnecte » avec lui-même pour éviter les pertes de contrôle en tout genre. Puis clairement, il ne voulait plus de la bride, alors il fallait qu’il travaille un minimum pour faire évoluer son état.

Rapahel ne tarda pas à avouer qu’il était à l’aise sur le toit car c’était des restes de son côté chasseur. Elle semblait comprendre ce besoin, et il soupçonnait que ce soit un peu la même chose pour elle avec l’eau et les cheveux. C’était la fille de Poséidon après tout, elle trouvait la paix avec ses deux entités. L’instant suivant, elle lui demandait s’il se sentait bien ici… Il avait eu du mal à répondre, c’était tellement différent de ce qu’il avait connu. Ça ne pouvait lui faire que du bien, mais il avait encore besoin d’un peu de temps pour s’en rendre compte.
La discussion se fit naturel entre les deux adultes jusqu’à ce que Castiel lui propose de tenter une thérapie avec les cheveux. La fin de sa prise de parole avait su le faire rire. Vie normale ? C’était quoi la vie normale quand on était le fils de deux entités angéliques qui n’auraient jamais dû avoir d’enfant ensemble et un redoutable Shadow Hunter sans en avoir le sang.

« Tu as quand même beaucoup d’ambition… La vie normale, c’est… plutôt abstrait comme concept. Je sais pas si j’accepte que pour faire la paix avec moi-même, je dois malmener des cheveux de thérapie, même s’ils ont connus pire. Puis tu connais l’égo des Shadow Hunters ? J’ai beau ne pas en être un réellement, j’en ai quand même les traits de caractères. M’enfin, j’imagine qu’il faut quand même essayer. »

Un faible soupire lui échappa. Se sentir faible et avoir besoin de quelqu’un pour avancer, c’était tout nouveau pour lui. Avec Hunter c’était différent, ils avaient trouvé leurs petites habitudes de vieux couples ensemble, et ils se soutenaient l’un l’autre sans jamais juger l’autre. Là, il devait s’ouvrir à une inconnue.

« Je trouve, quand même, que tu as bien choisi le moment pour venir me travailler au corps. Je me sens presque redevable de t’avoir laissé des cheveux stressés à l’écurie… »

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis que Castiel avait eu une discussion avec Raphaël sur le toit de la bâtisse principale. Un moment de complicité qui avait permis à la demi déesse de mieux comprendre le jeune homme et surtout que ce dernier s'ouvre enfin un peu à elle. Cela n'avait pas été facile et il avait fallu un petit incident pour que cela se produise, mais Cas ne pouvait en être que ravie! D'ailleurs, elle avait depuis ce jour en tête de réaliser des séance de thérapie avec l'ange et un cheval. Après tout ce n'était pas pour rien que Castiel et sa défunte moitié avaient choisi cet animal. En plus d'y être lié par son père, les chevaux étaient connu pour ce côté thérapeutique à la manière d'un chien.

Ainsi, Castiel avait prit soin de préparer la première séance de Raphaël avec Tempête. Un cheval a la robe noire qui malgré son nom était d'une douceur sans nom et d'un calme hors du commun. C'était bien celui qui gérait le mieux les êtres les plus agité qui pouvaient passer par le haras. Il était donc le compagnon idéal pour Raphaël.

Puis, un matin, après le petit déjeuner, Castiel alla chercher son protégé dans la demeure principal. pour une fois il ne s'était pas exilé. Parfait c'est qu'il y avait un peu de mieux. "Raphaël. Tu es avec moi aujourd'hui, on verra tes corvées plus tard. " Lança t elle avec un tendre sourire avant de précédé son cadet jusqu'au terrain où Tempête les attendait patiemment. "je te présente tempête ton compagnon pour nos séances à venir. Je te laisse faire un peu connaissance " souffla t elle en lui indiquant de passer les bordures.

Est-ce qu’il avait accepté, ce crétin, des séances d’équithérapie avec Castiel ? Oui… Elle l’avait eu comme s’il avait été un débutant. Quel idiot… Il allait être bien bête devant ce pauvre cheval qui allait devoir supporter la boule de nerfs qu’il était. M’enfin, la brune pensait qu’il était prêt pour tenter une première approche. Ils avaient plutôt bien discuté sur le toit, et il avait réalisé une chose : Il avait besoin d’aide pour avancer… Et ce n’était pas en se cachant qu’il pourrait reprendre le contrôle de sa vie.
Raphael avait donc commencé à un peu plus passer de temps avec les autres pensionnaires même s’il n’était pas rare de le voir sur le toit… Mais comme il l’avait dit, il restait un chasseur et guetter était l’une de ses habitudes les plus difficiles à changer. Sans compter qu’il trouvait ça apaisant de regarder au loin.

Un matin, Castiel s’approcha pour lui dire qu’ils passaient du temps à deux. Bien… La torture commençait donc… Le blond l’avait donc suivie jusqu’à ce qu’ils se retrouvent sur l’un des terrains. Il y avait un cheval noir qui semblait les attendre. Tempête, son nouveau compagnon. Raphael avait quand même hésité un instant avant de s’approcher de l’animal. Il avait tellement de haine, d’incompréhension et de sentiments forts en lui qu’il n’arrivait pas à exprimer qu’il ne voulait pas « surcharger » le pauvre cheval. Cependant, à sa plus grande surprise, il n’avait pas reculé la main quand il l’avait posé sur son museau. Eh bien… C’était vraiment un miracle. Il était bien loin de son échec à l’écurie. Certes, il ne semblait pas à l’aise à 100% mais il tolérait sa présence.

« Eh bien, quand tu parlais d’un cheval habitué… Je pensais pas que ce serait si miraculeux. »

Tout un programme l’attendait avec Tempête : S’en occuper, ainsi que de son box, apprendre à s’en approcher un peu plus qu’en lui caressant le museau, utiliser une longue, puis sa simple voix, puis le monter. Bref apprendre à se connaître et s’apprivoiser l’un l’autre. Autant dire que ça s’annonçait compliqué pour un homme qui n’avait connu que violence, compétition et technologie. Là, c’était revenir à l’état « sauvage ».

« Donc toi, là, tu as beaucoup d’espoir en moi pour te dire que je vais monter ce cheval. C’pas comme si j’étais un mec de la ville… J’ai pas trop l’âme Cowboy. »