Ce matin-là, Milo avait regardé sa belle quitter l’appartement avec un sac sur l’épaule. Une sensation des plus étranges et des plus désagréables. D’ailleurs, l’un comme l’autre avait retardé ce moment autant qu’ils le pouvaient. La nuit avait été courte, ponctuée d’ébats particulièrement passionnés comme si cela permettrait de combler dors et déjà le manque qui ne tardera pas à s’installer chez eux. Le changement de la marque et maintenant la formation de Lena à Alicante. Tout semblait s’enchaîner plus ou moins rapidement pour le couple et Milo ne savait pas vraiment comment il allait gérer la chose! Pour sur, il avait dû commencer la journée avec un verre de sang et un autre de bourbon pour déjà tenir au départ de la jeune femme. Autant dire qu’il n’aimait pas vraiment ça. Ce manque de contrôle… Cela ne lui ressemblait pas vraiment ! Seulement, c’était ainsi, l’amour unique des vampires était autant leur force que leur faiblesse.

Non sans un soupire, Milo avait fini par rejoindre la librairie où il se noya dans le travail. Il avait quelques commandes à passer, d'autres à réceptionner et donner sa journée à son employé. Il savait que clairement il était d’une humeur massacrante et que son employé ne méritait pas vraiment une remarque cinglante à la moindre remarque. Ce serait donc pour le mieux s’il était seul. Il avait pu se concentrer sur la librairie, le conseils aux clients, ect… Malgré tout, comme cela pouvait être le cas de temps à autre, Milo ferma un peu plus tôt afin de rejoindre le Temple Bar où il prit un verre bien costaud. Là, il avait discuté un peu avec Logan jusqu’à l’arrivée de la tornade qui lui servait de moitié.

Milo resta donc un moment au temple bar avant de faire le tour de la ville afin de s’aérer un peu l’esprit. Il le faisait régulièrement autrefois, quand il ne passait pas journée et nuit à la librairie. Puis, il rentra à l’appartement, juste à temps pour entendre un bruit sourd. Là, son regard prit naturellement une teinte bien moins humaine. Réaction typique, surtout quand il retrouva Lena au milieu du salon, un vase éclaté en mille morceaux par terre. Là, il aurait pu l’engueuler et il aurait peut-être dû. Mais, à la place il préféra nettement l’embrasser.

Alicante… Lana ne pouvait pas arrêter d’y penser. C’était un passage obligatoire pour elle, et l’Institut de Londres n’avait pas prit la peine de s’occuper de ça parce qu’elle était une métisse. Cependant, c’était une véritable horreur d’envisager de lâcher Milo alors qu’ils étaient liés, qu’ils avaient eu une longue conversation à propos de Fay et que clairement… Elle était bien trop imprégnée pour être raisonnable.
Ce fut donc à contre cœur, sac sur l’épaule, que la demoiselle avait rejoint l’Institut et Lukas plus particulièrement. Et là, l’Enfer commença. Lana avait cru faire une crise tellement les idéaux des plus pures des Shadow Hunter ne lui convenaient pas. Elle n’avait jamais demandé à être l’un des leurs, elle se sentait bien plus louve d’ailleurs ! Et au moins, l’Alpha n’était pas si débile et buté que les êtres à plumes. Certes son Chef l’avait prévenu, mais elle restait plus impulsive que la moyenne, sans compter sur le manque. Bon sang que Milo pouvait lui manquer.

Alors que la journée terminait enfin, Lana attrapa son téléphone, prête à envoyer un message au vampire pour ensuite l’appeler s’il n’était pas occupé. Enfin, elle se doutait qu’il avait passé la journée enfermée à la librairie. Rien qu’à cette idée, elle ne pu s’empêcher de soupirer. Son mâle d’une humeur massacrante, brûlant et elle était là, dans une chambre foireuse à fantasmer. Ce fut bien peu raisonnable que la demoiselle s’éclipsa.
Un bruit sourd raisonna alors qu’elle atterrissait difficilement dans le salon. Lukas lui avait toujours dit que c’était compliqué de maîtriser la téléportation, mais… Elle avait tellement eu envie de revoir son homme qu’elle avait parcouru une longue distance. L’instant suivant, elle partagea un long baiser avec le brun, collant son petit corps au sien pour s’imprégner de son odeur avant de finalement reculer à bout de souffle. Là, la nausée la gagna et la blonde se précipita aux toilettes pour rendre le peu de nourriture qu’elle avait dans l’estomac. Bordel.

Avec l’aide de Milo, la demoiselle se redressa et se débarbouilla avant de s’installer sur ses cuisses alors qu’il s’asseyait sur le canapé. Là, elle nicha sa tête dans son cou pour respirer l’odeur de son homme et reprendre des couleurs.

« Je veux pas y retourner, c’est nul là-bas. Puis j’comprends pas pourquoi j’peux pas rentrer le soir… Le dortoir est nul. Et je suis la seule métisse… J’vais en plumer un… »

Après tout, sa meute n’était pas réputée pour sa douceur, et définitivement, elle n’avait pas encore perdu toutes ses anciennes habitudes.