Izi se réveilla difficilement et se leva doucement pour rejoindre la salle de bain et prendre une longue douche. Elle ne pouvait pas se permettre de traîner sinon, elle se rendormirait. Son restaurant commençait à se faire connaître et elle avait un monde fou. Toute seule c’était assez compliqué, mais elle adorait ça. Sans parler qu’elle était bien organisée et qu’elle faisait toute sa mise en place en avant pour ne pas se retrouver dans le jus sans rien de prêt. En plus de ça, elle avait une carte avec peu de plat mais de bonne qualité. De toute façon, les gens prenaient enfin conscience que la « bonne bouffe » était bien meilleure et consistante que celle du fast-food à côté. Et au même prix !
La demoiselle se prépara avant de passer dans la cuisine silencieusement pour préparer le petit déjeuner. Certes, Blodwyn ne tarderait pas à se réveiller pour rejoindre l’hôtel, mais elle avait de si longue journée qu’elle préférait qu’elle dorme. Surtout qu’elle avait entendu son téléphone sonner dans la nuit. L’équipe de nuit avait dû avoir besoin d’un coup de main à distance. Elle prépara un plateau pour sa cadette et le déposa sur la table basse avant de manger un brin de son côté et de rejoindre le restaurant.

A peine arrivée que la sirène enfila son tablier et se mit au travail. Elle coupa les légumes, fit mijoter sa viande, et avait même précuit quelques denrées pour qu’elles n’aient plus que quelques minutes de cuissons lors du rush. En parallèle, elle prépara également le repas de ses deux voisins. Elle avait pris l’habitude de leur apporter un bol de nourriture tous les jours. Ils étaient plutôt sympas, et elle ne pouvait pas nier qu’Aidan, le propriétaire, ne la laissait pas indifférente. Encore moins depuis qu’il avait sauvé toute sa marchandise en s’occupant de son problème d’électricité.
Une fois le tout prêt, Izi décida d’écrire un mot pour le brun qu’elle glissa dans une petite enveloppe qu’elle plaça sur le plateau qu’il récupérait. Rien de très explicite, mais on pouvait y sentir qu’elle avait un certain coup de cœur. Enfin… L’homme ne semblait pas réellement réceptif. Elle ne se faisait pas d’idée, mais elle avait un brin d’espoir. La demoiselle entra donc dans la boutique d’antiquité et salua les deux personnes en entrant.

« Bonjour ! J’ai fait un repas au note asiatique aujourd’hui. Riona j’attends ton avis, j’espère que ça se rapproche un peu de ce que tu as connu… »

Ce n’était pas son domaine de prédilection, mais la cuisine asiatique était adaptée à l’offre qu’elle proposait. Autant les utiliser comme cobaye !

Impossible de trouver le sommeil cette nuit-là. Il avait un trop plein d'idées qu'il avait besoin d'exploiter. Aussi, il avait été impossible pour l'ancien de fermer l'oeil. Il n'était même pas trois heures du matin lorsqu'il prit une douche, s'habilla et quitta sa petite maison afin de rejoindre son atelier. Il n'y téléporta comme à son habitude et alluma les lumières. Puis, il se lança dans le travail. Il avait enchaîné les équations et les calcules, gribouillant un nombre incroyable de papier. Les trois quart étaient éparpillés sur le sol, remplit de symbole et d'écriture pour la plupart devenue illisible. C'était parfois ainsi, lorsque son esprit était embrumé par les possibilités de construction et d'invention. C'était rare cela dit, surtout avec l'âge, mais une crise d'inspiration pouvait arriver à n'importe qui.

Finalement, il épuisé, il délaissa le tout et fit une sieste dans le canapé de son atelier. Deux petites heures, peut-être moins, mais il pouvait se le permettre. Aidan avait prit de l'avance dans la totalité de ses commandes, ce qui expliquait d'autant plus son besoin de sommeil. De plus, il savait pertinemment que sa cadette n'aurait pas besoin de lui pour la journée. Ainsi, il se réveilla presque deux heures plus tard et il resta un instant là, à fixer le plafond, avant de ranger un minimum son espace de travail. Il sépara les papiers en plusieurs tas, en fonction de leur utilité futur.

Puis, son regard glissa vers sa montre. Presque midi. Là, tout naturellement, il s'était glissé en dehors de son atelier. Riona le salua avant de le taquiner sur sa crinière en désordre. Soupirant, il y passa sa main et discuta avec elle des ventes de la matiné ainsi que des nouvelles commandes qu'elle avait pu avoir dans la matiné. Quelques unes, rien de bien fou, mais aussi des requêtes pour certaines antiquité. Très bien, il y enverrait la kistune un peu plus tard dans la semaine.

Il discutait encore lorsque la jeune sirène entra dans la boutique, avec le repas en main. C'était devenue une véritable habitude, tout comme le fait que Aidan sortait de son atelier pour récupérer lui même son repas et ainsi voir la demoiselle. La renarde n'avait pas manqué de le taquiner à plusieurs reprises, mais il ne s'était jamais attardé dessus. " Bonjour, vous n'avez plus eu de problèmes avec votre installation électrique depuis la dernière fois? " demanda-t-il faiblement, curieux. Normalement non avec les réparations qu'il avait pu faire, mais on ne savait jamais. Ou bien autre chose aurait pu lâcher, si c'était le cas, il pouvait le réparer également. Cela ne lui prendrait que peu de temps.

Puis, prenant son repas, il aperçu une enveloppe. Etrange. Posant le plat sur le comptoir, il l'ouvrit et lu le mot à plusieurs reprises. Qu'est-ce que c'était censée signifier?

Izi fit son maximum pour ne pas faire de bruit. Après tout, Blodwyn dormait sur son canapé et réveiller une amazone n’était clairement pas conseillé. Même si celle-ci était sa meilleure amie. Il ne fallait pas oublier qu’elles étaient d’éléments opposées et que cela pouvait aisément envenimer les choses avec peu de sommeil. Une fois sa douche prise, la sirène se glissa dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner. Elle se pressa, toujours en silence, et dépose le repas près de la table basse pour sa colocataire du moment. Elle déjeuna un brin avant de rejoindre son restaurant. Elle avait un tas de chose à faire !
La jeune femme enfila son tablier et s’occupe de ses préparations. Elle devait tout optimiser car son petit bébé commençait à se faire connaître et étant seule, il valait mieux être organisé pour ne pas faire attendre trop longtemps ses clients. Heureusement, tout était à emporter et elle n’avait qu’à fignoler les contenants avec le choix de sa clientèle, viande, poisson, version végétarienne et les ajouts supplémentaires. En soit, elle avait le coup de main et pouvait assurer son service. Ce qu’elle redoutait, c’était plutôt les pénuries. Mais cela voulait dire que tout allait pour le mieux chez elle.

Peu avant son rush, Izi prépara les plateaux pour ses deux voisins de boutiques. Elle déposa même un petit mot pour le propriétaire qu’elle mit dans une enveloppe. Un petit mot des plus adorables où l’on pouvait aisément comprendre, sans que cela soit réellement écrit, que la demoiselle avait un coup de cœur pour Aidan. Après tout, il était charmant, particulièrement gentil, et son sourire… Elle soupira rien qu’à l’idée de fantasmer sur un homme qu’elle n’aurait jamais. Cependant, l’espoir était encore là, tapis dans l’ombre à attendre un petit pas en avant du forgeron.
Passant dans la boutique voisine, un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle vit ses testeurs préférés. Aidan était si gentil de prendre de ses nouvelles et de s’assurer que tout allait bien dans son restaurant. Il lui avait bien sauvé la mise en réparant l’installation électrique. Elle avait cru tout perdre, et Dieu qu’elle aurait tué l’installateur. D’ailleurs, celui-ci n’avait plus donné de nouvelles. Saleté de société qui prenait trop de chantiers en même temps.

« Tout va pour le mieux ! Plus aucune panne à déplorer. Vous m’avez sauvé.»

La brune retourna dans sa boutique et s’occupa de son rush avant de faire un grand coup de propre et de s’occuper de tout ce qu’elle pouvait avancer pour le lendemain. Quelques pâtes, des découpes de légumes, et surtout, elle passa toutes ses commandes à ses fournisseurs. En fin d’après-midi, elle prit les restes qu’elle plaça dans son tote bag et passa chez ses voisins pour récupérer ses dernières affaires. Elle pu constater que la renarde n’était plus là. Zut, elle qui voulait son avis.

« Je passe récupérer les plats ! Vous savez si ça a plu à Riona ? Et à vous aussi d’ailleurs… »