Mon souffle est court, ma respiration est un peu plus forte que d'ordinaire. Enfin, rien d'extraordinaire quand on fuit ce qui reste d'un nid de dragon qui me traque depuis les forêts coréennes. Ils ne me lâchent pas d'une semelle. Je ne raconte même pas tout ce que j'ai dû vivre pour arriver dans cette ville de Californie à la recherche de l'unique aide que je peux réclamer aujourd'hui. Caché derrière l'un des piliers de l'entrepôt sombre, je serre un peu plus mon emprise sur mon épée. Je n'ai plus de flèches et au vu de leur utilité, cela ne change pas grand-chose à ma situation. Je ne suis pas armée pour faire face à ce genre de créature et même si je déteste l'avouer, je n'ai pas la moindre chance. Je suis seule et eux... Je ne sais même pas combien ils sont. J'en tue un et il y en a plusieurs qui sortes de l'ombre. Je soupire et laisse mon regard dériver le long de mon corps en piteux état. Je n'ose même pas regarder l'état de mes cheveux dont le chignon n'est plus qu'un lointain souvenir et dont les pointes sont toutes carbonisées. Finalement, j'ai bien envie de foncer dans le tas. Non. Je dois me montrer stratégique et fuir, c'est là, les seules bonnes options qui s'offrent à moi. Je retiens une moue de douleur et me risque à regarder. J'en compte trois, mais davantage son peut-être cacher. J'observe les alentours et force mon cerveau à fonctionner beaucoup trop vite au vu de mon état.

Je serre mon épée de mon bras valide et m'élance au combat. Un de moins, le deuxième prend la fuite ou court appeler des renforts et le dernier ne trouve rien de mieux que d'attraper ma chevelure à pleine main, toutes griffes dehors. Sans réfléchir, je tranche. Mon corps bascule en avant et je cours aussi vite que possible, laissant le dragon avec une poignée de mes cheveux. Merde. Je cours, m'essouffle et me mélange à la foule. Je range aussitôt mon épée pour me faire plus discrète et m'arrête devant la porte d'un appartement. Ce n'est pas n'importe quelle porte. C'est cellui d'Haebin. Il m'avait facilité la tâche, mais faire des recherches alors que je suis moi-même en fuite n'est pas le plus simple. Rapidement, ma vue se brouille. J'ai perdu trop de sang et même si je repousse au mieux à sensation de douleur qui me parcours la totalité du corps, je vois le bout de mes limites. Je dépose des herbes pour masquer mon odeur à l'entrée de l'appartement et croche la serrure avec beaucoup moins d'aisance que d'habitude.

Je passe la porte d'un pas maladroit et manque de me reverser contre elle tandis que je la referme derrière moi. Laissant sur mon chemin quelques goûtes de sang, je passe dans le salon et regarde avec envie le canapé. Il doit être confortable et tout propre. Je retiens un gémissement et passe dans la salle de bain. Je fais une limite avec mes herbes à l'entrée de la pièce et me place dans le bain. Enfin, j'y glisse surtout. Je n'ai pas la force de me redresser. Je veux juste reposer mes yeux quelques instants, reprendre des forces après avoir fuit si longtemps. Je me recroqueville, adaptant la position et serre la poignée de mon épée contre moi avant de sombrer lentement. Comment tout cela a-t-il pu arriver?! Le clan Bae, éradiqué.

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Une journée banale au bar, des clients, des alcooliques, YuJin qui crie après tout le monde, Cara qui pose des questions bien trop embarrassantes et Aksa qui les sert. Le jeune homme trouvait le temps long. Il voulait rentrer chez lui, loin de se douter qu’il y avait une invitée surprise chez lui.
Le soir une fois son service fini, il prit un verre avec YuJin et Cara, ils avaient tous besoin de prendre l’air avant de rentrer. Il traîna d’ailleurs sur le chemin alors que quelques heures avant, il aurait tout donné pour être dans son lit.
Lorsqu’il entra dans son bâtiment, une odeur lui chatouilla doucement le nez. Une plante avec une assez forte odeur. A sa connaissance aucun de ses voisins n’avaient des plantes du genre. Plus il se rapprochait de chez lui plus odeur était forte. Il sursauta en voyant que ça venait de devant sa porte d’entrée. En attrapant la poignet pour ouvrir, il se rendit compte que la porte n’était plus verrouillée. Le jeune homme était sur ses gardes. Il entra doucement et referma la porte le plus délicatement qu’il put. Cette fois-ci, une autre odeur plus familière lui arriva au nez : du sang. Il suivit les gouttes prêt à tuer si jamais s’était un piège et lorsqu’il entra dans la salle de bain, il retenu un cri.

Sa sœur était dans un état sûrement proche de la mort. Il se précipita près de la baignoire en touchant son pou comme pour s’assurer qu’elle n’était pas morte alors qu’il entendait bien son cœur battre. Il déposa son arme au sol et la déshabilla ne lui laissant que ses sous-vêtements. Les dégâts étaient impressionnants. Il mouilla son corps pour enlever le sang coagulé.

« Je suis là, c’est fini. » Murmura-t-il avant de la sortir de la baignoire et la sécher du mieux qu’il pouvait.

Il pansa chacune de ses blessures du mieux qu’il put avant de regretter de ne pas être un alpha pour pouvoir la soigner. Il aurait tellement voulu qu’elle s’en remette tout de suite mais il ne pouvait rien faire. Et au vu des blessures, il n’était même pas sûr que YuJin puisse l’aider.
Le jeune homme l’installa avec une couverture sur le canapé et resta près d’elle en entendant de sentir qu’elle se réveillait. Il ne pensait pas revoir sa cadette tout de suite et surtout pas dans le genre de circonstance. Son cœur se serrait à chaque fois que sa sœur ressentit une infime douleur. Il passa sa main dans ses cheveux et remarque qu’il était vraiment plus court que les fois précédente où il l’avait vu… Et fraichement coupé. Mais dans quoi c’était elle fourrée pour finir dans cet état ?! Il soupira faiblement et ferma les yeux écoutant les battements de son cœur pour s’assurer qu’elle allait bien.

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Je m'élance hors de cet entrepôt où se trouve un cadavre de dragon, les autres sur les talons et tente au mieux de me mélanger à la foule des rues de la ville. La nuit tombe lentement. Je crois. Ma vision s'assombrit à chacun de mes pas, alors je ne suis certaine de rien. Je tente de passer inaperçu en ramenant mon bras non-valide contre moi et avance le plus rapidement possible. Ce n'est pas simple, je manque de m'évanouir à chacun de mes pas et laisse malgré moi quelques goûtes de sang sur mon chemin. Mon coeur accélère et se serre en rythme tandis que ma respiration se fait de plus en plus difficile. Je m'arrête devant une porte. La porte de la seule aide que je pourrais demander ici ou ailleurs. Je frappe, désespérée. Personne n'est là. Je place quelques plantes pour masquer mon odeur. Ah, ses dragons sont vicieux. Ils ont la puissance, les griffes, le feu et l'odorat. Je retiens un gémissement de douleur et tente maladroitement de forcer la serrure. Après la troisième tentative et une fausse alerte de moi tombant dans les pommes, je rentre. Je manque de m'écrouler contre la porte pour ne plus jamais me relever. Je rassemble le peu de force qu'il me reste, bave sur le canapé avant de passer dans la salle de bain. Une salle d'eau, fermée m'apporterait plus de sécurité. Une nouvelle fournée de plantes et je glisse misérablement dans la baignoire. Mon sang coule de plus belle et les brûlures semblent empirer à chacune de mes respirations. Mes yeux se ferment tout seul, je ne résiste pas et me contente de resserrer mon épée contre mon ventre. Je peux dormir, juste quelques minutes. Reposer mes yeux...

La forêt à perte de vue. Je cours et jette parfois des regards autour de moi. Nous courons tous. Le combat n'est plus une option, la fuite représente notre survit. Aucun membre du clan Bae n'a jamais vu de dragon aussi puissant, un nid aussi nombreux. Je jette un coup d'oeil en arrière assez longtemps pour voir des personnes de mon clan ne devenir que cendre. Mon coeur s'accélère et je fais de même avec ma cadence. Une explosion me balaye, je tombe dans la rivière voisine. L'eau sur mes blessures me brûlent la peau et un cris m'échappe tandis que je me débats dans l'eau. J'ai la sensation que des bras me serre lentement et pourtant, je ne vois rien à part des cendres qui se mélangent à l'eau. Je me débats de plus belle avant de sombre dans les ténèbres.

Je reprends lentement pieds avec la réalité, incapable de complètement émerger. Le bain me semble étrangement confortable. Une information qui passe rapidement à la trappe lorsqu'une douleur me traverse et qu'un gémissement de douleur passe la barrière de mes lèvres. Je frissonne, sursaute légèrement lorsque quelque chose touche ma chevelure fraîchement coupé par mes soins pour assurer ma survit. Une réaction qui dessine une moue de douleur sur mon visage et fait passer un nouveau gémissement entre mes lèvres. Mon coeur accélère et ma respiration est difficile. J'émerge. La douleur me traverse entièrement. Soudain, je me rencontre que je tiens plus mon épée. Je panique. Mon arme, ma défense. Mon coeur s'accélère, prêt à exploser et j'ouvre violemment les yeux. Je suis prête à me débattre, à me battre. Misérablement. Lorsque mon regard se pose sur Haebin, je suis à deux doigts de craquer. « Haebin... » Un mot remplit d'espoir qui se mêle à la douleur que je ressens. Je l'ai trouvé et je ne sais pas quoi lui dire à cet instant même. Les yeux luisants, je retiens mes larmes. Ces larmes qui représentent les seules qui couleront sur mon visage depuis fort longtemps maintenant.

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S’il avait su, il serait rentré chez lui, mais Haebin profiter d’une soirée entre amis pour oublier le côté chiant de sa journée. Il rentra finalement avec plus de deux heures de retard sur l’heure habituel. Il sentit tout d’abord une odeur étrange dans le bâtiment et remarqua rapidement que ça venait chez lui. La porte aussi avait été crochetée. Le Coréen entra chez lui en étant sur ses gardes. Le sang attira son attention, comme l’odeur de plus en plus forte d’une plante atroce. Lorsqu’il passa la pièce, il se retrouva face à Pandora, dans sa baignoire armé d’une épée.
L’état de sa sœur était proche de la mort. Essayant de rester calme, le plus vieux s’occupa de sa cadette du mieux qu’il pouvait. Il la déshabilla délicatement avant de mouiller son corps pour faire partir le sang et voir l’étendu des dégâts. Mais qu’est-ce qu’elle avait foutu ? Les griffures, les marques, c’était digne d’un film d’horreur. Il soupira et la sortit de l’eau pour s’occuper des blessures. Chaque gémissement de sa sœur lui faisait ressentir une douleur atroce. Cette empathie, il la détestait, surtout à ce moment.

Haebin installa sa sœur sur son canapé, et la couvrit. Il passa une main dans ses cheveux, elle les avait beaucoup plus long avant. Une chasse ne pouvait pas aussi mal finir. A en croire Cara, si on était bon dans le domaine on s’en sortait pas trop mal, et il supposait que Panda était douée. Il ferma les yeux assis près d’elle et écouta son cœur battre. Il ne fallait surtout pas qu’il s’arrête. Malheureusement la demoiselle se réveilla, son cœur battait tellement vite qu’elle devait frôler la crise cardiaque. Elle paniquait et il ne savait pas pourquoi. Sûrement parce qu’elle ne reconnaissait pas le lieu.
Sa voix lui brisa doucement le cœur. Il la prit contre lui le plus doucement qu’il put et caressa doucement ses cheveux.

« Je suis là. T’es en sécurité maintenant. »

Il la regarda et la garda dans ses bras le temps de sentir son cœur s’apaiser. Il la relâcha doucement. Il se leva de la même manière.

« Je reviens, faut que tu manges ! »

L’homme se dirigea vers sa cuisine rapidement et prit ce qu’il y avait dans son frigo, que dieu remerciait YuJin et ses crises de repas. Il avait un énorme Tupperware qu’il mit rapidement à chauffer avant de revenir avec. Il s’assit près de sa sœur et posa le contenant encore chaud sur ses jambes. Il embrassa le front de sa sœur

« Allez, manges un peu. »

Il approcha une cuillère de la bouche de sa sœur, vu son état, elle ne devait pas être capable de manger seule… Il soupira faiblement à cette pensée. Il était hors de lui mais tenter de rester calme pour ne pas faire paniquer plus sa sœur.

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Je cours sans destination. Le but? Fuir. C'est l'unique solution qui me reste à moi autant qu'au reste de mon clan pour pouvoir survivre à cet assaut. Passant entre les arbres, certains tirent inutilement leur dernière flèche tandis que d'autres évites les flammes. Moi, je me contente de courir aussi vite que possible au vu de mon état qui fait peur à voir. Finalement, je commets la plus grande erreur, je me retourne. La forêt n'est qu'une succession de vision d'horreur, entre sang et cendre. Mon coeur s'accélère et je saute dans la rivière qui se dresse entre moi et la survis. L'eau sur mes blessures me brûle et me serre comme de puissants bras. Je me débats, cris et tente de m'éloigner des cendres qui se mélangent lentement à l'eau qui entre dans mes poumons. Enfin, les ténèbres m'entourent et je sombre.

Je m'extirpe lentement de ce songe, de ce souvenir pour reprendre pieds avec la réalité. Une réalité amère et au combien douloureuse. Je ne remarque que bien peu que le bain à laisser place au canapé sur lequel je bavais à mon entrée dans l'appartement. Non, un gémissement s'échappe de mes lèvres tandis que mon coeur s'accélère au bord de l'explosion. Mon épée. Mon épée n'est plus là. Je suis sans défense. Une idée qui s'implante dans mon esprit et qui empire lorsque je sens quelque chose caresser mes cheveux. Je me prépare au combat et ce même si mon état ne me permettra pas grand-chose. Je suis prête à me débattre jusqu'à mon dernier souffle. Des idées qui s'envolent quand je pose mon regard sur mon aîné. Son prénom s'échappe de mes lèvres remplit d'espoir qui se mêle à la douleur qui me parcours entièrement. Les larmes me montent aux yeux, des larmes qui n'ont pas coulés depuis longtemps et qui ne demandent que ça.

Je sursaute légèrement et une moue de douleur s'affiche sur mon visage lorsqu'Haebin me prend doucement dans ses bras pour me rassurer. Un contact que je ne connais pas. Mes parents n'étaient pas démonstratifs, ils ne pourraient plus jamais le devenir. Des sanglots me secouent silencieusement tandis que les larmes coulent finalement le long de mes joues. Je souffre et pas seulement physiquement. Tout mon clan... Mes parents... Je les ai tous vus... Je ne peux même pas aller au bout de cette pensée. Mes sanglots semblent s'apaiser lentement tandis que les larmes ne veulent plus s'arrêter de couler. Je me serais bien accrochée à Haebin lorsque celui-ci me lâche finalement, mais l'un de mes bras refuse de me répondre et le second déclenche un gémissement de douleur lorsque je tente de le bouger aussi légèrement soit-il. Finalement, mon aîné me laisse, là, sans la moindre défense. Mon coeur s'accélère de plus belle, je panique à nouveau et cherche du regard le fourreau de mon unique défense, de mon héritage, de mon arme. Je ne sais même pas si j'arriverais un jour à me séparer d'elle à nouveau.

Lorsque mon frère revient, un récipient à la main, je sens tout mon corps se figer. Ma panique stagne avant de s'apaiser légèrement. Haebin est un loup-garou, il est puissant, il ne risque rien... Tel sont les mots qui passent en boucle dans mon esprit tandis que je me demande si venir ici était une bonne idée. Je peux mettre en danger mon unique famille vivante, je ne veux pas qui lui arrive la même chose qu'aux autres. Mon coeur se serre violemment et une moue de douleur s'installe sur mon visage l'espace d'un instant. Je fixe la cuillère que l'on me tend et accepte finalement de me laisser gaver. Je ne mange pas beaucoup. Je n'ai pas faim. Chaque bouchée me semble avoir le goût de cendre, une odeur de brûler. Je frissonne longuement et un énième gémissement de douleur m'échappe. Je ne peux avaler une cuillère de plus et je refuse le reste d'un simple geste de la tête.  « Merci. » Un mot est tout ce qui me vient à cet instant. Ma voix est lasse, sans vie.

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Pandora était dans un état déplorable et Haebin se sentait impuissant. Seul les Alphas pouvaient soigner des blessures, et il n’en était pas un. YuJin ne voudrait sûrement pas la soigner non plus, pas pour faire souffrir le Coréen, mais pour qu’ils continuent à vivre plus ou moins normalement. Habituer les gens aux biens faits du surnaturel n’était clairement pas une bonne chose et il le savait.
Il prit donc une certaine délicatesse pour soigner sa cadette. Il n’était pas doué mais il faisait de son mieux, il voulait que son cœur recommence à battre normalement.

Finalement, il la déposa sur le canapé pour qu’elle se repose et il attendit qu’elle se réveille écoutant son cœur battre. Celui-ci accéléra à l’instant même où elle ouvrit les yeux, elle semblait chercher quelque chose. L’épée probablement. Haebin prit doucement sa cadette contre lui attendant que la pression redescende. Elle avait besoin de manger, une fois calme, il s’écarta d’elle pour lui faire réchauffer des restes. Il sentait son cœur battre de plus en plus vite, elle paniquait dès qu’il s’écartait d’elle. Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu faire ?
Haebin commença à nourrir sa sœur. Elle avait l’air tellement faible qu’elle ne devait même pas être capable de lever les bras. Elle refusa rapidement de continuer de manger, sûrement normal. Elle devait avoir l’estomac noué. Haebin s’en voulait de l’avoir abandonné, il ne lui avait pas donné d’adresse, juste un Etat, mais pour sa défense, il ne savait pas où il irait exactement. Et après, il avait oublié.

« Tu devrais te reposer Pandora… Tu as besoin de repos, seulement de ça. »

Elle avait besoin de dormir, de se calmer et de penser à autre chose. Son corps était au bord de la crise, il sentait ça. Elle n’allait pas tenir longtemps si elle restait autant sur ses gardes. Il soupira doucement et la reprit dans ses bras.

« Je resterais là tant que tu n’iras pas mieux ok ? Je m’arrangerais avec mon patron, hors de question que tu restes seule ici. »

Déjà, elle n’avait pas intérêt à vouloir aller chez elle, si elle avait un chez elle ici. Et puis, il sentait qu’elle avait besoin qu’il soit là, comme s’il représenter une sécurité, la dernière chose qu’elle connaissait ici. Haebin n’osait pas lui demander ce qui avait pu se passer, elle n’aurait sûrement pas le courage d’en parler. Elle devait vouloir oublier… Il lui caressa les cheveux écoutant les battements de son cœur. Elle se calmait durement mais avec le temps, elle irait mieux, il en était sûr, elle avait un moral d’acier, c’était une battante.

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L'appartement d'Haebin. Un lieu que je ne pensais pas voir de sitôt, pas de cette manière. Je le mets en danger par ma seule présence. Je n'aime pas cette idée. Il est l'unique famille qu'il me reste. Les images du sang et des cendres se mélangent dans mon esprit. Dans le creux des bras de mon aîné, il tente de m'apaiser, de faire cesser ses larmes qui n'ont pas réellement coulé depuis tant d'années et qui refusent de s'arrêter. Je n'ai jamais pleuré, pas réellement. C'est un signe de faiblesse, un signe qui n'est pas digne des Bae. Les Bae. Tout un clan. Je ne peux m'empêcher de revoir ce massacre encore et encore. Comment?! Pourquoi?! Je n'arrive toujours pas à comprendre les raisons de cette guerre, de cette élimination spontanée de la par des souffleurs de feu. Une nouvelle vague de sanglot me secoue, Haebin me relâche lentement et dans une tentative désespérée, qui ne me ressemble guère, pour m'agripper à lui, je constate que mon état est pire encore que ce dont je peux me douter. L'un de mes bras refuse de bouger et le second m'arrache un gémissement de douleur. Comment puis-je assurée ma sécurité de ce lieu, de ma famille que je mets en danger dans cet état?! Je ne suis plus qu'une épave. Je tente de me relever faiblement tandis que mon frère s'éclipse dans la cuisine. C'est peine perdue, une grimace de douleur s'installe un moment sur mon visage jusqu'à ce que j'abandonne.

Mon coeur accélère de plus belle. Le manque de présence à mes côtés me fait paniquer. Je cherche à nouveau mon héritage, mon épée du regard sans grande réussite. Je ne pourrais plus jamais m'en séparer, c'est une évidence. Haebin revient, un plat en mains, décidé à me faire avaler quelques choses. Mon coeur s'apaise faiblement. Je détails la cuillère qui me tend, le laissant me gaver comme une enfant. Mon estomac est noué. Je n'ai pas faim et refuse rapidement d'en manger davantage. Le goût de cendre reste collé à ma bouche, l'odeur de brûler occupant mon odorat. Des sens qui font défiler les événements en boucle dans mon esprit. Je remercie mon frère d'une voix lasse, sans vie, hanter par des visions d'horreur. Il n'insiste pas davantage, me dit que j'ai besoin de repos. J'acquiesce maladroitement lorsqu'il dit qu'il restera à mes côtés jusqu'à ce que je me sente mieux. Des mots que je n'ai jamais entendu. L'autonomie étant le mettre mot dans mon clan. Mon coeur se serre à cette idée. Soudain, quelque chose me traverse l'esprit. Il faut... La plante. Je ne sais combien de temps j'ai dormi. Je ne veux... L'idée qu'Haebin puisse être en danger à cause de mon odeur me rend malade. Il faut en mettre une nouvelle. Mon coeur accélère violemment, un gémissement de douleur m'échappe tandis que je commence à m'agiter.   ❝ La plante... il faut en mettre une nouvelle.... Sinon, ils vont me retrouver. ❞ Des paroles maladroites liés à des tentatives désespérés pour me relever qui le sont tout autant.

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Pandora était dans un état lamentable. Haebin ne savait pas quoi faire. A chaque fois qu’il disparaissait de son champ de vision, elle paniquait et son cœur s’emportait. Finalement après l’avoir nourrit, il la prit doucement dans ses bras. Elle devait absolument se calmer sinon elle allait finir par faire une crise cardiaque. Il soupira faiblement et la câlina. Ce n’était pas son genre à la base mais elle en avait besoin.
Malheureusement le calme ne dura que quelques secondes. La demoiselle recommença à paniquer et parla de la plante à l’odeur nauséabonde qui embaumait son appartement. La changer ? La retrouver ? Mais de quoi parlait-elle bon sang ?! Il la garda contre lui, essayant de l’empêcher de bouger plus vivement.

« Calme toi Pandora ! Tu ne peux PAS bouger, compris. Et si tu le fais, j’te casses les jambes histoire que l’idée de te relever te reprennes pas ! »

Le loup était loin d’être la délicatesse incarné, mais il avait presque l’impression que c’était la seule manière de l’empêcher de bouger plus que nécessaire. Son corps était H.S, il fallait qu’elle se repose sinon ça allait mal finir.

« Je reviens, ne penses même pas à faire des conneries… »

L’odeur de cette plante, il pourrait la reconnaître sans problème, mais il n’avait rien du genre chez lui. Ce genre de chose ne pouvait se trouver qu’à un seul endroit : Le quartier des chasseurs. Il frissonna à cette idée, il n’aimait clairement pas cet endroit. Normal quand on a plus grand-chose d’humain.
Attrapant rapidement sa veste rapidement, il sortit de chez lui et s’engouffra dans les rues du fameux quartier, se basant simplement sur l’odeur de ce qu’il cherchait. Il entra finalement dans une boutique où la propriétaire le dévisagea presque. Il ne devait y avoir que des habitués dans le coin. Il tenta de rester calme soupçonnant la femme d’avoir un fusil sous son comptoir.
Finalement, il trouva la plante. Elle lui piquait le nez. Il avait presque envie de vomir mais il resta de marbre prenant un pot. Il paya rapidement et retourna chez lui.

La consigne avait été respectée, elle n’avait pas bougé ! Elle n’en avait pas la force. Mais son corps battait terriblement vite. Tout ce calma lorsqu’il avait passé la porte avec la plante en main qu’il déposa sur le meuble de l’entrée. Dieu qu’il n’allait pas pouvoir supporter ce truc chez lui longtemps. Il attrapa sa cadette la souleva et l’emmena dans son lit.
Tard dans la nuit, il avait sombré alors qu’il surveillait sa sœur. Il se réveilla tôt, sur ses gardes alors qu’elle dormait encore. Il se leva délicatement et descendit à la petite superette du coin pour faire des achats. Lorsqu’il remonta, elle n’était pas là. Son cœur s’était affolé, il devait la retrouver. Mais comment faire ? Son odeur n’était pas la même et la plante avait totalement affecté son propre odorat.

END

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